Osman Jérôme

Haïti : ce que l’on retiendra du Carnaval des fleurs ?

 Carnaval des Fleurs à Port-au-Prince/Crédit photo : Tilou Jean Paul
Carnaval des fleurs à Port-au-Prince/Crédit photo : Tilou Jean Paul

Petit pays, grandes festivités. Du 27 au 29 juillet 2014, les friands des grandes foules ont été une fois encore servis. Des chars allégoriques. Des décibels à hauts débits. Des corps en sueur. Des hanches en mouvement. Des bousculades musclées. Port-au-Prince a piaffé pour oublier ses déboires.

Sous la couverture du Carnaval des fleurs, Champ-de-Mars a été témoin de nouvelles festivités populaires.  Pendant trois jours, la population a été invitée à faire preuve de bambocheurs, de jouisseurs. Mission tout de même accomplie pour les organisateurs.

Cependant, n’en déplaise aux mordus du plaisir, je rejoins ma voix à ceux qui pensent que la réalisation de ces dernières bamboches populaires est une forme d’ingérence d’État.  Une nouvelle preuve du manque d’intelligence et de jugement des autorités haïtiennes. Car ces millions dépensés pour ce deuxième carnaval de l’année auraient pu être investis dans d’autres secteurs, notamment la santé. Surtout avec ces virus mortels qui risquent de frapper le pays. Bref, passons.

Satisfaction. Frustration. C’est le moment des bilans. Comité organisateur, participants, groupes en polémique, spectateurs, chacun y va de son commentaire.

En fait, sans aucune plaisanterie, que peut-on retenir de ces dernières manifestations carnavalesques à Port-au-Prince ? Personnellement, j’en retiens quatre choses :

1-   Haïti est encore loin d’être une priorité pour les autorités haïtiennes. C’est un pays où l’assouvissement de la mégalomanie des dirigeants passe en premier au détriment des besoins du peuple. Six festivités carnavalesques en trois ans. Pendant que les vraies urgences sont négligées.

2-   Pendant que les fêtards jubilaient au Champ-de-Mars, Arnel Bélizaire continue sa grève de faim au Parlement. La libération des prisonniers politiques, le respect de la loi sont parmi les revendications du très populaire député de Tabarre.

3-   Un autre carnaval à Port-au-Prince un 28 juillet. Date marquant le début de l’Occupation américaine en Haïti. L’année dernière, la classe intellectuelle est sortie de son silence disant non à cette insulte historique. N’empêche que cette année, le 28 juillet a été encore retenu dans le calendrier du carnaval des Fleurs. Mépris, ignorance ou simple coïncidence ?  « Un carnaval en Haïti le 28 juillet, personne ne l’aurait cru depuis la douloureuse période 1915-1934. Toutefois, depuis deux années, l’on assiste de manière impuissante et passive à des défilés de chars dans la capitale le 28 juillet. Sont-ils vraiment des Haïtiens, ceux et celles qui nous dirigent ? Est-ce un problème de culture historique, ils ne savent rien de cette date? Ou est-ce une tentative consciente, voulue ou même préparée pour tuer le passé? », s’est indigné un jeune sociologue.

4-   Et enfin, cerise sur le gâteau. Sans doute l’un des temps forts du défilé : on retiendra que Michel Martelly, le président de la République est monté sur le char de T-Micky (le groupe de ses fils) pour animer le béton pendant le troisième jour. Comme il en avait l’habitude dans le passé, ce fut une prestation digne de ses bons vieux temps de Sweet Micky. En effet, si certains qualifient ce geste d’indigne de la prestigieuse fonction du président, d’autres y voient plutôt le vrai visage de Michel Martelly, le chanteur, l’artiste.

En fait, avec toutes ces années de retard en termes de développement, peut-on se permettre de construire une société haïtienne autour d’une politique du divertissement. Et quel divertissement alors ? Autant dire, comment ne pas s’inquiéter du demain, quand les dirigeants sont guidés par leurs pulsions irrationnelles ?

Entre-temps, vive Haïti, vive le carnaval !

Osman Jérôme


Haïti, à l’ère de l’indécence vestimentaire

L’indécence vestimentaire en Haïti-Crédit photo :Osman Jérôme
L’indécence vestimentaire en Haïti-Crédit photo :Osman Jérôme

Dis-moi ce que tu portes, et je te dirai qui tu es.  Car si l’habit ne fait le moine, souvent ça permet à l’identifier.

L’industrie de la mode est à son pic. D’ailleurs c’est un secteur très prolifique en termes de créativité. Chaque style entraine un autre. Et les consommateurs semblent n’être jamais satisfaits.

Ces dernières années, malgré un regard conservateur dans certains milieux, le style vestimentaire s’est beaucoup banalisé dans la société haïtienne. Notamment chez les jeunes, friands des nouveaux looks.

Facilement influençables, ils (les jeunes) font presque tout pour se mettre dans la peau des personnages cosmétiques vendus dans les clips des rappeurs américains et dans les feuilletons télévisés.

Robes décolletées, minijupes extravagantes, jeans troués,  « pantalon san fouk », «kilòt tanga », et voici Haïti qui doit faire face aux possibles dérives sociales des nouvelles tendances vestimentaires.

L’année dernière, dans une sortie pour le moins courageuse et osée, l’ancien commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, Me Lucmane Delille a vainement tenté de rappeler le peuple à l’ordre. Mais son intervention jugée correcte par certains a plutôt fait scandale dans les médias.

Bon, il faut tout de même comprendre que, le code vestimentaire ne serait que le cadet souci d’un pays comme Haïti toujours trop pris dans d’autres dossiers plus épineux. Bref.

En effet, il y a peu de temps je participais à un festival de musique organisé dans le département de l’Artibonite. Ce fut pour moi, une autre occasion de me faire une idée de ce que certains appellent déjà une dégénérescence sociale et vestimentaire rongeant agressivement une bonne frange de la jeunesse haïtienne.

Si certains jeunes furent décemment vêtus, d’autres portèrent des accoutrements frisant la vulgarité. Les filles dans des décolletés qui stimulent comme des produits aphrodisiaques. Les mecs avec des jeans trainant sous les fesses. Toujours une main pour en tenir la braguette. Sinon ça glisse facilement sur les genoux. Des strings mal placés, des boxers froissés. Oh quelle démocratie vestimentaire !

Ces tenues immodestes partant vulgaires que portent désormais les jeunes, choquent certains observateurs. Ils y voient l’exemple d’une société démissionnaire. On s’en fiche donc de tout.

Aujourd’hui, certains semblent avoir carrément du mal à se vêtir décemment, peu importe l’exigence protocolaire. Les gens, notamment les filles n’ont plus de modération. Cuisses, ventre, poitrine dehors, elles s’exposent dans des tenues qui épousent l’exhibitionnisme.

Les églises et les écoles souvent considérées comme des lieux de respect, ne sont plus exempts de ce phénomène. Le constat est partout pareil. Provocation en tout temps et en tous lieux.

Imaginez-vous une jeunesse qui montre déjà peu de goût pour les choses morales, s’expose aujourd’hui à des modes vestimentaires expressément conçues pour la provocation. En tout cas, la chose me paraît beaucoup plus sérieuse que l’on pourrait imaginer.

Osman Jérôme


À l’école du « Rap kreyòl »

Rap Kreyol-Graffiti
Crédit photo © Fanel Delva/l’Autre Haïti

Dans un précédent billet publié ici, j’avais promis aux lecteurs une réflexion sur le rap en Haïti. Une tendance musicale dont la popularité est désormais un dossier classé. D’ailleurs c’est l’opium de la jeunesse.

Comme une promesse est faite pour être respectée, ce nouveau titre sert donc de prétexte pour vous emmener avec moi dans l’univers du rap haïtien, familièrement appelé « Rap kreyòl ».

Le rap n’est pas nouveau dans le paysage musical local. Après des débuts plutôt timides, il prend depuis quelque temps une proportion grandissante. Comme une semence tombée dans de bonnes terres, la liste des groupes et artistes ne cesse d’être s’allongée.

Entre-temps, si certains noms sont commercialement bien travaillés, d’autres inspirent en outre des inquiétudes.  N’attendez-pas que je vous en cite quelques-uns. Please.

Entre les appartenances aux couleurs des foulards, des clashs déplorables, des textes revendicatifs, des chansons obscènes, des graffitis, la culture du hip-hop et tout ce qui vient avec, s’imposent au pays du Compas Direct.

Aujourd’hui, citez-moi une ville en Haïti, un quartier à Port-au-Prince n’ayant pas son propre clan ? Les jeunes de ma génération font de ce mouvement une philosophie, une religion, une passion. Donc, une acceptation inconditionnelle.

Les refrains, les slogans, les chansons de Barikad Crew, de Rock Fam, de Zatrap, de Mystik 703, de Magik Clik, de Blaze One sont presque sur toutes les lèvres. En termes de consommation musicale, nous sommes à l’ère de la « Génération Rap kreyòl », estiment certains observateurs.

À ma connaissance, je n’ai jamais vu une jeunesse haïtienne s’accrocher à une cause avec tant d’opiniâtreté, d’affectivité et d’agressivité. Ainsi, entre les jeunes et le rap, c’est une belle alliance. Les sons et les lyrics servent de plus en plus à serrer ce lien de fidélité.

Entre déviance et conscience

Désormais, au-delà du genre musical, le hip-hop kreyòl c’est beaucoup plus que ça. C’est une révolution sociale. Une mutation avec tout ce que cela entraine comme avantages et inconvénients.

En effet, on a souvent assimilé le rap à un style de vie qui enfreint certaines valeurs. Jargons, accoutrements, coiffures, conduites…dans la plupart du temps, les adhérents ont une manière de faire qui laisse des commentaires négatifs.

En dépit que la société haïtienne soit très ouverte à certaines cultures importées, les rappeurs et les adeptes du rap ne sont pas toujours bien vus. Ils sont souvent taxés de délinquants. On leur reproche d’induire les jeunes à une supposée dégénérescence sociale.

En effet, sans aucune idée paradoxale, on doit tout de même reconnaître que l’articulation pratique de cette conception est en partie stéréotypée. Car le rap, surtout dans le cas d’Haïti ne s’arrête pas là. Au tant que des médiocres, l’école du rap haïtien a aussi produit de bons élèves.

Disons, actuellement, la problématique serait le nombre de voix qui se réclame de rappeurs. Car dans la plupart des cas, il suffit de pouvoir se payer un beat et un studio d’enregistrement, n’importe évadé de prison, n’importe ignare se dit MC. Dans cette course aux frics et à la popularité, difficile de séparer l’ivraie du bon grain. Et c’est là que les choses s’embrouillent.

Comme on pouvait s’y attendre, depuis quelque temps, la grande partie des productions rap souffre d’une carence de qualité. À part quelques exceptions, les gars ne produisent presque rien qui sort de l’ordinaire. Le bling-bling, la grivoiserie ont souvent eu raison de la créativité.

Textes sexistes, beats « copier-coller ». Les thématiques tournent plutôt au tour du sexe, du « Swagg », du « Bad Boy ». Tristement, le secteur est sombré dans une monotonie contagieuse. En grande partie, ce qui en reste aujourd’hui n’est que l’apologie d’une obscénité musicale de plus en plus répugnante. Mais qui fait les délices des « bredjenn ».

Dans la foulée, certains parents se montrent inquiets quant à l’influence du RK sur leurs enfants. Car plus que jamais, la tendance est perçue comme une promotion de la débauche et de l’insouciance pour une jeunesse avide de la vulgarité. Une société en proie à de bons repères.

En effet, même si la longévité suscite des inquiétudes, mais un fait est certain ; la page du rap est encore loin d’être tournée en Haïti. Car malgré cette lecture générale plutôt alarmante, la tendance peut encore miser sur certains talents. Car toutes les voix ne seraient jamais nuisibles et inutiles. Certaines œuvres sont à apprécier. Des voix dignes de leurs habilités intellectuelles et de leurs responsabilités en tant qu’artistes.

Ils sont minimes, certes. Mais leur travail bien fait est d’une grande portée sociale. Lyrics de qualité, clips soignés, ces derniers incarnent le rêve de Master Dji ; celui de faire un rap-conscient au profit d’une génération acquise  à la cause du mouvement.

Osman Jérôme


Récit d’une grossesse précoce annoncée

Crédit : pixabay.com
Crédit : pixabay.com

Derrière chaque récit recèle un message, dont le sens est parfois difficile à saisir. Certaines histoires sont faites pour être racontées. Non parce qu’elles sont séduisantes. Mais juste pour servir de témoignage. Ainsi, l’anecdote qui suit n’est pas du genre de billet que vous allez siroter avec grand élan de joie et d’humour. Au contraire. Malgré tout, je tiens tout de même à en parler. Car les pierres ne le feront jamais à ma place.

L’écran de mon Smartphone indique 21h35. Entre la nouvelle de ma petite sœur atteinte du Chikungunya, et celle un peu plutôt de mon père ayant frôlé un accident de circulation, voilà un dimanche soir qui se termine comme jamais imaginé.

Quelques millimètres de pluie viennent inonder une bonne partie de la ville. Les rues deviennent donc impraticables. Le black-out s’impose. Seuls les vrombissements des taxis-motos animent les rues vidées. Déserté, mon quartier est sombre comme une forêt en pleine nuit.

Ce soir, comme à chaque fois quand je suis rentré à cette heure, la petite chaîne aux maillons épuisés est déjà passée. La lueur blafarde de la lampe me dit que la maison est encore debout. À cette heure ? Quel miracle, me dis-je! Cependant, j’étais pourtant loin d’imaginer ce qui se passe dans la maison de mon oncle. Mon lieu d’accueil quand je suis de passage à Saint-Marc.

Une fois traversée la porte qui mène au salon, j’ai vite compris que quelque chose ne va pas. Installé dans sa dodine, chemise à moitié fermée, les pieds vaguement chaussés dans des pantoufles en caoutchouc, cigarette entre les doigts, mon oncle dégage péniblement quelques nuages de fumée.

À droite, au fond du canapé, son épouse essaye de réconforter sa fille en larmes. Quelque part, dans le vieux récepteur de la maison, une voix éraillée présente les faits saillants de la journée, dont une nouvelle manif contre le pouvoir en place. Mais personne n’y prête un centime d’attention. Dans mon esprit, la confusion est immense.

En haut, à gauche, fatiguée, la pendule ne compte plus les minutes. L’heure est pourtant tardive. Absence de sommeil. Nuit interminable. La nouvelle est bouleversante ; Nathalie, ma petite cousine de 14 ans est tombée enceinte. C’est comme un coup de tonnerre du mois d’août qui s’écrase sur cette maison.

Mon oncle, dans la cinquantaine, mais dont la vigueur est d’un jeunot d’une vingtaine est dans tous ses états émotionnels. Essoufflé, irascible, intenable, intraitable. Il veut tout briser au tour de lui.

Après une bonne demi-heure, le monsieur (les yeux rougis, front en sueur, chemise trempée) apostrophe sa femme et sa fille. Qu’elles s’expriment (à nouveau) sur ce qui est arrivé.

Assises l’une à côté de l’autre, les filles peinent encore à cracher des mots. Et que vont-elles dire ? D’ailleurs le mal est déjà fait.

Ma tante (je l’appelle ainsi pour être l’épouse de mon oncle) n’y va pas avec le dos de la cuillère. Elle jette toute la responsabilité sur son mari qui accorde plus de temps à ses activités au détriment de son propre foyer.

Maladroitement mon oncle rétorque que c’est son devoir de femme de surveiller les relations de sa fille.

L’échange est musclé. Petite scène d’accusation où Ève, Adam et Serpent pourraient bien retrouver leur rôle d’acteur.

Dépassé par sa colère bleue, mon oncle menace de frapper sa fille. Ce à quoi suis formellement opposé.

Visage émacié. Regard inexpressif. La « jeune future maman » est très affectée. Celle que je connaissais avant comme un vrai moulin à paroles perd toute son éloquence verbale.

En si peu de temps, ses rêves volent en éclats. Entre un avortement et un mariage précoce, elle ne sait quoi faire. Ses parents non plus. Triste.

À qui la faute alors ?

Mon oncle est devenu enseignant par hasard. C’est ce qu’il a trouvé de mieux à faire depuis que le parti politique dont il membre n’est plus au pouvoir. Entre ses heures de classe, ses jours de manif pour l’augmentation de salaire et sa passion pour le football, son temps est chronométré.

Ma tante est commerçante. Elle passe la majorité de son temps à s’occuper du petit dépôt de provisions alimentaires qu’elle tient au marché. C’est une « Dame de Sara ». Entre ses va-et-vient à Malpasse, Dajábon et Port-au-Prince, parfois elle passe plusieurs jours loin de son foyer.

Jeff, l’aîné du couple est en classe terminale. Garçon très studieux, il consacre tout son temps à préparer les épreuves du baccalauréat qui s’approchent. Contrairement aux attentes de ses parents, qui souhaitent le voir dans la blouse blanche du médecin, le type ne jure que pour l’agronomie. Raison peut-être de son rapport froid et distant avec son papa. Ce dernier ne veut pas admettre que son fils a le droit d’opter pour la carrière professionnelle de son choix. Bref.

Quant à Nathalie, elle est livrée à elle-même et ses fréquentations ne sont pas très catholiques. Ses amies, qui elles aussi  n’ont pas été sexuellement éduquées, faisaient son éducation sexuelle. Voilà donc le résultat. Personne ne veut l’assumer.

Grâce à une posture traditionnelle soutenue par certaines pensées figées, obsolètes, la sexualité est aujourd’hui encore sujet tabou dans certaines familles haïtiennes. Tout ce qui a rapport avec l’anatomie de l’enfant est chose sacrée. Par ignorance, beaucoup de parents préfèrent même mentir aux  petits sur certaines questions liées à leurs parties génitales. Le comble du ridicule.

Par ailleurs, si l’on en croit la mentalité fermée de certains parents, les jeunes doivent obtenir leurs baccalauréats avant toute liaison amoureuse. Certains diraient que l’idée en soi n’est pas mauvaise. Mais quelles sont les dispositions prises pour encadrer les ados à cette fin ?

La société haïtienne a bien sûr évolué. Mais quand il est question d’éduquer sexuellement les plus jeunes, les vieux stéréotypes culturels surgissent toujours. Aujourd’hui, ma cousine est victime d’une famille haïtienne de plus en plus démissionnaire.

Nathalie est une privilégiée. Je peux vous parler de son cas. Mais combien d’autres mettent chaque jour leur vie en péril sur le divan des médecins pour se faire avorter ?

Désormais, je pense que l’éducation sexuelle doit être une priorité, un intérêt spécial. Non seulement dans le cercle familial, mais aussi pour tous les groupes organisés de la société. École, église, que chaque entité assume ses responsabilités. Ainsi, aurons-nous une société haïtienne plus émancipée à la formation sexuelle des enfants, des ados.

Osman Jérôme


Mondoblog-Abidjan: ce que vous ne savez pas des blogueurs

MondoblogAbidjan
MondoblogAbidjan: Crédit photo Mondoblog.org

Toutes choses ont une fin. Certes. Mais, on dirait que certaines  viennent trop vite. La formation de Mondoblog à Abidjan est terminée. Pour une raison ou une autre, le séjour à Grand Bassam aurait dû être plus long, estiment certains.

Durant une dizaine de jours, les invités ont été formés au Data journalisme, sur la vérification de l’information en ligne, sur la sécurité numérique, l’initiation au code HTML, sur la pratique du journaliste en période électorale. 

Pierre Romera de Journalism++, Ziad Maalouf, Simon Decreuze, Grégoire Pouget, Jean-Marc Bourguignon et Cléa Kahn-Sriber de Reporters Sans Frontières, Julien Pain des Observateurs de France 24, Philippe Couve, les intervenants ont été tous à la hauteur.

Haïtiens, Togolais, Français, Gabonais, Camerounais, Mauriciens…, tout le monde est rentré chez soi. De nouvelles connaissances, de nouveaux outils, les participants devraient être plus performants dans leurs activités.

En effet, pour une raison ou une autre, certaines personnes ont attiré mon attention tout au long de la formation. De façon brève, retour sur certains noms:

Solo Niaré ou monsieur « Bonsoir tout le monde »

Solo Niare est débarqué à Grand Bassam avec ses poches pleines de salutation. Générosité oblige, il en a fait la distribution à presque tout le monde. Que celui qui n’a pas été servi, lève le petit doigt. Quand il s’agit de saluer les gens, le mec a fait preuve d’une énergie débordante. Néanmoins, certains pensent qu’il est allé parfois à l’excès. Surtout quand il n’arrête de cracher le même « Bonsoir tout le monde » en pleine séance de formation. Mais après quoi, le gars est bien cool. Jamais son appareil photo, il nous a gratifié de jolies photos. Salut à toi Solo.

Marek, l’homme « No limit »

Exposés, débats, ateliers. Les journées de formation ont été souvent d’une grande intensité. Après certaines séances de travail, parfois on a donc besoin de se détendre quelque part. D’ailleurs la détente est un droit sacré. Mais où aller ? Et qui prend les décisions ?

En effet, le nom de Marek revient souvent sur les lèvres quand il est question de confirmer une sortie nocturne. En hédoniste convaincu, le type assume bien sa responsabilité. Avec ses fameux « Yes I », ce jeune togolais vivant au Brésil est digne de mémoire pour sa pertinence à motiver les blogueurs pour un petit tour à « No limit ». Lieu de défoulement très courtisé par les Abidjanais.

David Kpelly, le provocateur apprécié

Un nom, une marque, une référence, l’excellent blogueur n’est plus à présenter sur Mondoblog. En effet, loin de ses habituelles provocations derrière ses claviers, le Togolais résidant au Mali n’a pas manqué de nous régaler durant tout le séjour. Chaque intervention est une flèche. Chaque mot déclenche un fou rire. Personne ne peut résister. Son humour est émoustillant. Merci tonton David d’avoir été avec nous.

Josiane, la réservée

Josiane est une personnalité exemplaire Simple. Sympa. La jeune journaliste de formation appartient à cette catégorie de gens qui sont et qui ne sont pas à la fois. Elle a la culture du non-paraître. Et, malgré cette attitude plutôt introvertie, la Camerounaise au sourire intercalant a fait le charme de ceux qui ont pris le soin de la côtoyer. Son sens de communication attire. Chaque phrase de Josiane colporte un message d’espoir. Tu es formidable, Josie.

Chantal, la machine à questions

N’a-t-on pas toujours dit que : « L’intellectuel est celui qui a un questionnement constant ? ». Contrairement à beaucoup d’autres, Chantal de Goma, non pardon, Chantal Faida est un nom que les mondoblogueurs qui ont été à Grand Bassam retiendront pendant long temps encore. J’en suis sûr. D’une occasion à autre, la jeune fille aux yeux pétillants a capté les regards avec ses pertinentes questions. . Ce qui met bien souvent les interrogés dans des situations un peu coincées. Ce n’est pas Grégoire Pouget qui dirait le contraire.

Cynthe Ibohn, celle qui n’est pas passée inaperçue

Tenez-moi ça ! Voilà une fille qui n’a pas à s’efforcer pour s’attirer les projecteurs. De petite taille (remarquable), taquine à ses heures, charmante dans son état, démarche plutôt élégante, la fille est d’une vivacité plaisante. Facile à s’adapter aux autres. Cependant, elle est parfois d’une mine qui effraie. Surtout quand elle est au bord de l’impatience. Comme ce lundi matin, quand elle était boudée à être explosée.  Elle voulait rentrer dans sa chambre, mais sa colocataire est partie avec la clef. Hihihi !

Guénolé, « Mister Selfie »

Mondoblog Abidjan-Selfie
MondoblogAbidjan-Selfie-Crédit photo Guénolé

Chacun est reparti d’Abidjan avec des images et des souvenirs un peu différents. Je doute que Guénolé ne soit pas dans la mémoire de tous. Muni de sa jolie tablette tactile, le Malgache a immortalisé plusieurs moments de la formation.  Il suffit qu’il soulève son appareil vers le ciel, et tout le monde lui rejoint. Et ses selfies sont plutôt réussis dans la plupart des cas. Vas-y Guénolé, fonce-toi. Si le selfie deviendra un jour une profession, tu auras de quoi à tenir.

Daye, le Guinéen qui parle créole

Dès notre premier échange, il m’a vite impacté par son habilité communicative. « Se ayisyen, sak pase ? », m’a-t-il craché dans un créole plus ou moins déchiffrable. Et depuis, le jeune guinéen qui vit à Mont-Réal ne me salue que par les « Sak pase, nap boule ». Fréquentant certains « timoun ayisyen » au Canada, il connaît un peu le Compas Direct. D’ailleurs, il m’a mêmé son affection pour le groupe CARIMI. Et il adore danser « kole-Sere ». Hâte de venir visiter Haïti, il compte aller à Cité Soleil. Petite curiosité d’un jeune aux ambitieux projets politiques.

Babeth, la négresse sans humeur ?

Poser des profils de personnalité sur des gens que vous ne connaissez pas encore, est un exercice à haut risque. Au prix de ma crédulité, je viens de le payer cher. Babeth est une talentueuse blogueuse. Elle a déjà pondu des billets d’un humour électrisant. Elle donne envie aux lecteurs de découvrir cette fougueuse personnalité qui cache derrière ces coups de gueule. Durant le séjour à Bassam, la jeune avocate était dans tout, sauf dans ses « Humeurs Nègres ». Ces caractéristiques qui font le charme de son blog. Lui arracher un petit sourire, est comme ériger la tour de Babel. En fait, elle avoue être souvent reprochée pour sa mine trop dure. Mais après ces remarques, c’est une ivoirienne bien attentionnée. « On dit quoi Babeth ? Ca va bien ?

Je n’ai pas tout mentionné. La liste serait longue. Mais je m’arrête-là. J’espère que ce petit exercice vous aidera à mieux connaître ces jeunes blogueurs francophones. Eux  qui vous parlent leurs vies, de leurs envies, de leurs passions, de leurs pays. Qui vous parlent donc du monde, sur Mondoblog.


Mondoblog-Abidjan ou les cultures francophones réunies

Raphaelle, Ziad lors de l’intervention de Julien Pain des Observateurs de France 24 sur la vérification des données (images) en ligne. Crédit photo : Osman Jérôme

Chers lecteurs, lectrices, bonjour depuis Abidjan. Alors, si vous ne le savez toujours pas encore, je rappelle que depuis vendredi 2 mai 2014, je séjourne dans la capitale économique ivoirienne dans le cadre d’une session de formation. Elle a pour objet « Initiation au journalisme et aux outils numériques ». Je suis ici grâce à l’ invitation de Mondoblog-RFI, dont je suis membre depuis bientôt trois ans.

Pour mémoire, « Mondoblog est une plateforme regroupant des blogueurs francophones sélectionnés sur concours. Cette plateforme est née en 2010 d’une volonté de développer une blogosphère française de qualité dans les pays du Sud ».

Et depuis, le projet n’a cessé de gagner en notoriété. Au point que des contributeurs de Mondoblog deviennent des références.

Mondoblog est un projet de long terme. Ziad Maalouf, l’un des administrateurs de la plateforme ne cesse de le rappeller. Par conséquent, la plateforme accueille continuellement des nouveaux contributeurs.

Selon les vœux des administrateurs, chaque année, la formation des nouveaux membres de la communauté se fera dans une capitale africaine. En 2011 c’était à Yaoundé (Cameroun). 2013 à Dakar (Sénégal). Et cette fois-ci à Abidjan (Côte d’Ivoire).

Du Cameroun, de la France, du Togo, de la Mauritanie, du Burkina, d’Haïti, du Canada, du Bénin…, environ 70 blogueurs francophones de tous les âges, de tous les niveaux académiques ont été sélectionnés pour cette session de formation qui s’étend sur une dizaine de jours.

Grand Bassam. Teresso Hotel : entre les connaissances, les petites blagues, les grands éclats de rire, la chaleur humaine est contagieuse. L’humour est à revendre.

Mondoblog-Abidjan : administrateurs, formateurs, blogueurs, tout le monde en ligne pour aller retirer son plat. Crédit photo : Osman Jérôme
Mondoblog-Abidjan : administrateurs, formateurs, blogueurs, tout le monde en ligne pour aller retirer son plat. Crédit photo : Osman Jérôme

Accoutrements, accents, centre d’intérêts,  entre les séances de formation et les repas, nous sommes voici plongés dans la mer de la diversité culturelle de la francophonie. Je me sens tellement bien avec ces gens que je côtoie sur Internet. L’ambiance est conviviale tout simplement.

P.S : ne soyez pas étonnés que dès mon retour en Haïti, je commence à porter un grand « Boubou » pour ressembler à mes frères mauritaniens, embrasser les filles sur les deux joues à la française, rouler les « R » à l’instar des Camerounais, toujours dire « Bonjour » qu’il soit matin ou soir, ou cracher de gros « Putain » comme pour exprimer mon étonnement. Vous êtes prévenus hein.

Osman Jérôme


Haïti, la parenthèse électorale

Crédit photo: https://hpnhaiti.com
Crédit photo: https://hpnhaiti.com

Depuis quelque temps, les périodes électorales en Haïti se suivent, et se ressemblent presque toutes ; retard dans l’organisation, retard dans la publication des résultats, fraudes. Et surtout contestations. C’est donc une culture de l’irrégularité à tous les niveaux.

En conséquence, les élections haïtiennes ne laissent pas toujours de bons souvenirs dans la mémoire des consommateurs. Ici, le rituel électoral épouse l’incrédibilité.

Malheureusement, aujourd’hui encore, peut-être que la météo ne l’a pas encore annoncé, mais le climat électoral s’annonce déjà nébuleux sous le ciel de la politique haïtienne.

En effet, depuis novembre 2011, les élections sénatoriales, locales et municipales auraient dû être organisées. Mais plus deux ans après, le pays ne perçoit point l’odeur de ces  scrutins.

Cette anomalie sert donc de prétexte à faire monter une atmosphère politique déjà haletante. Nourrir une crise qui n’en finit pas.

Elections : entre urgences et pressions

Désormais, le livre de la politique haïtienne s’ouvre au chapitre des élections. Entre les urgences, les manifestations et les pressions diplomatiques, les agitations se lisent dans presque chaque paragraphe.

Gouvernement, partis politiques, opposition, bailleurs de fonds, chacun y fait sa propre lecture et tire ses conclusions.

De la formation du conseil, jusqu’au vote de la loi électorale (encore dans l’impasse), la lecture de chaque ligne se termine par un point d’inquiétude.

Entre-temps, une bonne partie de la communauté internationale qui, depuis quelque temps joue à la passivité diplomatique, sort du silence. Washington vient de lancer l’ultimatum ; plus de l’argent pour Haïti sans une évolution du processus électoral.

Les jours avancent, la machine électorale patine. Un collège électoral en déficit de crédibilité, une loi électorale qui traine encore dans le couloir du parlement, une communauté internationale qui s’impatiente, un gouvernent « posé », un parlement qui résiste, une opposition politique toujours dans les rues, la réalisation des prochains scrutins tient définitivement les débats.

En effet, que le gouvernement, le parlement, les acteurs impliqués le comprennent ou pas, l’urgence électorale est évidente.  Le pays est au seuil d’une nouvelle crise. Il faut l’éviter à tout prix.

Maintenant, y’aura-t-il enfin des élections cette année ? Dans quelles conditions seront-elles déroulées ? Quels seront les effets de ces pressions politiques et diplomatiques sur les résultats ? J’espère être encore là pour vous en parler. Mais en attendant, vivement le développement du processus électoral.

Osman Jérôme


Quand le TOURISME devient une priorité en Haïti

Amani-Y beach (Saint-Marc) © Osman

Malgré certains soucis liés à l’économie, au changement climatique, à l’insécurité et autres types d’inconvénients, de manière générale, le tourisme du monde n’a pas pourtant chuté. Au contraire, les gens continuent de partir en vacances. Bourlinguer à la recherche du plaisir dans les coins les plus reculés du monde.

En effet, en dépit d’un certain retard dû à une carence de développement, la région des Caraïbe a toujours été une destination touristique très courtisée. Chaque année, des voyageurs du monde entier y viennent par milliers. Le soleil tropical, le bleu de la mer, la nourriture épicée, le charme de la région est immense pour épouser la faveur des touristes, friands des lieux exotiques.

Instabilités politiques, ressources naturelles inexploitées, Haïti, la perle des Antilles a depuis quelque temps perdu de sa souveraineté touristique. De gouvernement en gouvernement, le tourisme n’a jamais fait l’objet d’une vraie politique de développement.

Néanmoins, aujourd’hui, après tant d’efforts consentis par l’actuelle administration gouvernementale, l’île reprend pas à pas sa place sur la carte touristique de la région, voire même celle du monde.

Et voilà depuis quelques mois, le tourisme connaît un essor considérable au pays qui est « Open for business ». L’actuelle administration en fait une priorité majeure.

Stéphanie Balmir ou l’expansion du tourisme en Haïti  

Depuis son arrivée à la tête du pays, le Président Joseph Michel Martelly a clairement promis de faire du tourisme, une priorité de son pouvoir. Il veut vendre une nouvelle image de son pays à l’étranger.

Une promesse est faite pour être respectée. Malgré certaines anomalies administratives, l’équipe « Tèt kale » a dû gonfler ses efforts pour revitaliser le secteur touristique. Aujourd’hui, les résultats sont bien évidents. Car à force de peser sur l’accélérateur, le tourisme haïtien devient compétitif.

Une fois installée, l’actuelle ministre du Tourisme, Stéphanie Balmir Villedrouin, n’aura pas mis trop de temps pour donner un nouveau visage à ce secteur, trop long temps mésestimé.

Et depuis, la jeune ministre de 32 ans n’a cessé de mettre ses compétences au développement de cette boîte qui en avait tant besoin. Depuis quelques mois, Haïti n’arrête de marquer des points importants dans des classements internationaux qui concernent le tourisme.

L’année dernière, selon une enquête publiée par CNN, Abaka Bay (l’Ile à Vache au Sud d’Haïti), a été clamsée 57e sur les 100 meilleures plages dans le monde Début de l’année en cours, le pays a été représenté au premier grand Salon Mondial du Tourisme à Berlin.

Son expertise, sa fouge, son dynamisme, en si peu de temps, madame la ministre devient une plaque tournante pour l’expansion du tourisme haïtien à travers le monde. Les projets. Les investissements. Les réalisations. Les chiffres parlent avec beaucoup plus d’éloquence.

Le chemin reste long

Désormais, un nouvel engouement se fait de plus en plus sentir pour venir visiter le pays. Aujourd’hui, avec la volonté du gouvernement Martelly-Lamothe, aidée par le savoir-faire de Mme Balmir,  le secteur du tourisme sort peu à peu de sa zone d’ombre.

Cependant, au-delà de toutes ces conclusions, nous devons tout de même reconnaître qu’il reste beaucoup à faire pour un développement durable de ce secteur en Haïti. L’insécurité, le black out, l’insalubrité, sont entre autres des problèmes auxquels, les responsables doivent trouver des solutions adéquates. Car, le tourisme, je vous assure, c’est un domaine d’avenir en Haïti.

En tout cas,  fermons cette parenthèse touristique avec « Ayiti se« , ce clip de Mikaben, une sorte de madrigal, mettant en valeur l’immensité potentielle touristique d’Haïti.

Osman Jérôme 


Révocation sur BBM, nomination sur Twitter : Haïti est ouverte aux réseaux sociaux

Facebook (C) pixabay.com
Facebook (C) pixabay.com

Nous sommes en pleine expansion du numérique. Les réseaux sociaux s’imposent de plus en plus dans la dissémination de l’information. Du phénomène virtuel tout simplement.

Entre-temps, conscients de l’intérêt, beaucoup d’hommes politiques se laissent emporter par le courant des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (TIC). L’homme doit évoluer avec son temps.

Désormais, c’est une pratique de plus en plus à la mode; les chefs d’État et de gouvernement du monde entier se ruent sur les géants des réseaux sociaux, dont Twitter en particulier. Sur les ailes du petit oiseau bleu, ils communiquent des messages, programment des rassemblements, lancent des campagnes, font des propagandes. Dans un tweet de 140 caractères, tout peut donc se passer.

Dans la zone Amérique latine, certains dirigeants politiques sont très actifs sur les réseaux sociaux, spécialement sur Twitter, le puissant microblogging en pleine extension. Pour ce qui est de l’usage de ces outils technologiques, le pouvoir Martelly-Lamothe a souvent reçu de bonnes notes selon plusieurs sondages.

En effet, mise à part les raisons mentionnées plus haut, les hauts fonctionnaires haïtiens se servent aussi des réseaux en ligne à des fins purement administratives.

Rappel : quelques mois de ça, c’est sur BBM (Black Berry Messenger), qu’un ancien ministre aurait appris son renvoi de l’équipe gouvernementale. Du nouveau quand même hein !

Et ce n’est pas tout. Ce mercredi 02 avril 2014, aux dépends des médias traditionnels (radio, télévision), c’est Twitter qui a eu en effet la primeur de dévoiler les nouvelles têtes du nouveau Cabinet ministériel. L’annonce a été faite sur le compte officiel du chef de la Primature.

De A à Z, les noms des nouveaux Secrétaires d’État et ministres ont été tous tweetés dans un court message sur le compte du PM. Chaque tweet est accompagné du hashtag #Haïti à la fin.

Comme a dit Nelson Deshommes dans un billet, c’est une génération de geeks qui est actuellement au pouvoir en Haïti. En tout cas, que vive la technologie au service de la politique.

Ainsi madame, monsieur, dorénavant, Haïti n’est pas seulement « Open for business », mais aussi aux réseaux sociaux.

Osman Jérôme 


Darline Desca : de la musique « À plein temps »

Source photo : Instagram de Darline Desca
Source photo : Instagram de Darline Desca

« La musique donne une âme à nos cœurs et des ailes à la pensée ». Ce grand monsieur qu’on appelle Platon, à qui on doit cette citation, a vu juste. Bon, il faut dire en passant qu’il n’est pas le seul philosophe à avoir compris l’importance de la musique dans l’épanouissement émotionnel de l’être humain. Et que dirions-nous de l’illustre Friedrich Nietzsche qui, dans sa vision des choses, ne conçoit pas la vie sans la musique. Que vive la musique hein !

La musique reste une échappatoire pour tout mélomane avisé. En effet, quand il s’agit de la musique, de la bonne musique, j’avoue ma dépendance émotionnelle. Car, quand je suis accroché à un bon morceau où les DO RE MI sont bien synchronisés, je deviens accro.

Et dans ces conditions de grande addiction, aucune thérapie ne me paraît efficace. Ma seule rééducation se fait par la musique. Alors, comprenez bien que je suis mélomane hein. Et pour cause, parlons-nous de musique aujourd’hui sur Le regard de Osman.

La musique de Darline Desca

Une bonne partie de l’industrie musicale haïtienne connaît depuis quelque temps un remarquable immobilisme artistique. Parallèlement à ce constat, une pléiade de jeunes nous arrive avec toute leur intelligence musicale bien élaborée. Des noms commencent déjà à résonner fort. Celui de Darline Desca par exemple.

Darline Desca appartient à cette génération de jeunes artistes haïtiens qui seraient nés pour la musique. De la musique avec tout ce qu’elle comprend comme art.

Après plusieurs années de travail, la jeune artiste nous propose « À plein temps ». Un disque de 11 morceaux, les uns plus savoureux que les autres.

En effet, depuis la vente signature, l’œuvre n’a cessé de récolter la faveur des critiques. Claudy Siar et toute son équipe de Couleur Tropicale ont salué de manière positive le titre promotionnel de l’album, qui a été récemment présenté sur Rfi.

Au cœur de « À plein temps »

Il n’est pas donné à tout le monde d’être bon musicien, bon chanteur. La musique est un art dont la créativité est primordiale.

En fait, à écouter « À plein temps » avec toute la disposition que cela requiert, on se dit tout de suite, que la fille serait née avec une prédisposition génétique pour le chant.

Entre la vibration de sa voix, la synchronisation des instruments, le choix des mélodies, wow ! « À plein temps », c’est de la musique à l’état pur.

Chaque titre de la pochette est un joyau. De 1 à 11, ils sont arrangés d’une manière à vous tenir en haleine jusqu’à la dernière note de l’opus. C’est un véritable régal pour les tympans. Mademoiselle a de la magie dans sa voix. Je suis ensorcelé. Jésus-Marie-Joseph !

La musique est un langage à part entière. La native de Port-au-Prince  en est bien consciente et en a fait bon usage. Par ses chansons,  elle nous communique ses émotions, ses envies, ses sentiments. Ce que l’on peut ressentir d’ailleurs dans chaque modulation de sa voix pleine de charme et de douceur.

Dans un registre vocal très éclectique, la jeune artiste nous emballe dans des airs qui ont une anergie artistique pour braver le temps et l’espace. Heureux soient les mélomanes qui ont fait bon accueil de cet opus où slow, reggae, rara, jazz se mélangent pour nous accoucher des sonorités rythmiques à câliner les tympans.

En fin. Générosité oblige, je termine ce billet en vous proposant deux pièces sur le premier album de Darline ; 1) M’anvi (J’ai envie) et 2) Mon konpè (Mon compère).

Pour le premier morceau, exécuté avec une grande dextérité vocale, c’est le texte qui me fascine le plus.  Quand je l’écoute, j’ai toujours envie de fermer les yeux et me laisser emporter par les vagues poétiques de ce texte de Cyto Cavé où les images sont vivantes.

Le côté rythmique justifie mon choix sur la deuxième chanson. À chaque écoute, les sonorités du rara me prennent toujours par tripes et ne veulent plus me lâcher.  Le son est tout simplement énergétique.

Bref, je vous laisse apprécier, non seulement ces deux chansons, mais toute la plénitude du talent de Darline Desca pour la musique. Bonne audition !

Osman Jérôme