Le « corps-beau » et le regard

Si la pesanteur est la loi qui attire tous les corps vers le centre de la terre, et pourquoi la beauté d’une femme ne serait pas la force qui attire tous les regards vers le centre de son beau corps, ou de son corps-beau pour mieux dire ? C’est la complicité entre le beau et le regard. La complémentarité entre l’homme et la femme. Dans un certain sens.
Difficile de vous dire pourquoi, mais comme presque tous les hommes constitués, mes yeux ont un faible, un sacré penchant pour les filles au corps dénué, débarrassé de toute graisse. Ces filles, qu’on dirait, qui ne sont pas œuvres du hasard. Pour qui, le Bon Dieu en a mis du temps pour les façonner, les architecturer pour plaire à nos sens masculins.
Malheureusement, la convoitise de la chair est un péché. Que Dieu, dans sa grâce me pardonne. Car à l’école, à l’église, dans la rue, même dans les films, je ne peux m’empêcher de me perdre, même pour quelques secondes dans les courbes ensorcelantes des gazelles bien tracées, qui tombent sous mes yeux, top friands de «Belmoun».
Saint-Marc, 25 décembre 2012. Quatre jours, après que les Mayas se sont plantés quant à la fin du monde, j’ai décidé de me retrouver dans un bar. Histoire de boire une Prestige (notre bière de médaille d’or). Notre Lionel Messi en bouteille (Rires). C’était aussi l’occasion pour moi, de saluer de loin le passage du Père Noel qui, pour une autre fois, n’a pas visité Haïti cette année. Peut-être, viendra-t-il l’année prochaine ? Bref.
En effet, après avoir passé deux bières, je me suis apprêté à laisser l’espace, qui commençait à être rempli de gens. Soudainement, une fille, dans toute la splendeur de sa féminité, a fait son apparition à ce petit coin paisible, très fréquenté d’ailleurs par les jeunes. Élégante comme à elle seule, elle n’a laissé personne indifférent. Waw !, a chuchoté mon cœur à mes oreilles.
Coïncidence heureuse. Elle vient s’asseoir sur un siège, pas trop loin de ma table. Disons, presqu’en face de moi. Circonstance oblige. J’ai commandé une autre bouteille. Une intelligente manière de me donner raison de passer plus de temps dans cet espace. Surtout qu’il y a certaines occasions, qui ne présentent qu’une fois l’an. Par ailleurs, je n’ai pas voulu non plus manquer cette opportunité de donner un peu de satisfaction à mes yeux.
Elle porte un jeans, qui épouse avec galanterie la forme modérée de ses fesses. Un petit corsage, quasi-transparent, mettant à l’honneur sa poitrine généreuse et ses seins bien arrondis. Elle a une chevelure abondante. Elle parait avoir du diamant dans ses grands yeux. Elle miroite comme les rayons perçants du soleil. Jésus-Marie-Joseph !
Taille de guêpe. Lèvres pulpeuses. Corps svelte. Regard perçant. Couleur brune pâle. Oswald Durant dirait de cette créature, un hymne à la beauté pure. Ce soir-là, c’était le comble de la satisfaction pour mon regard. Je n’ai pas manqué une seconde de lui dévorer des yeux. Au point même que j’avais eu peur, qu’elle ne vienne pas me questionner sur mon attention trop soutenue pour elle. Ô c’était tellement appétissant pour mes yeux, pour mes sens.
Malheureusement, quand j’ai enfin décidé de lui rapprocher, un type, musclé comme ces athlètes qu’on voit chaque jour dans les combats de Boxe, vient de se mettre à ses côtés. Et dans toute son élégance de femme, elle s’est levée pour embrasser ce dernier.
Désolé, ce n’est pas à ce spectacle auquel je m’attendais franchement. Vexé, je repars tout de suite, mais avec mes yeux pleins de belles images de son corps-beau, car mon regard en a eu pour son compte.
Le titre de ce billet est, bien évidemment inspiré de la fameuse pièce classique de Jean de La Fontaine ; Le Corbeau et le Renard.
Osman Jérôme
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