28 avril 2014

Haïti, la parenthèse électorale

Crédit photo: https://hpnhaiti.com
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Depuis quelque temps, les périodes électorales en Haïti se suivent, et se ressemblent presque toutes ; retard dans l’organisation, retard dans la publication des résultats, fraudes. Et surtout contestations. C’est donc une culture de l’irrégularité à tous les niveaux.

En conséquence, les élections haïtiennes ne laissent pas toujours de bons souvenirs dans la mémoire des consommateurs. Ici, le rituel électoral épouse l’incrédibilité.

Malheureusement, aujourd’hui encore, peut-être que la météo ne l’a pas encore annoncé, mais le climat électoral s’annonce déjà nébuleux sous le ciel de la politique haïtienne.

En effet, depuis novembre 2011, les élections sénatoriales, locales et municipales auraient dû être organisées. Mais plus deux ans après, le pays ne perçoit point l’odeur de ces  scrutins.

Cette anomalie sert donc de prétexte à faire monter une atmosphère politique déjà haletante. Nourrir une crise qui n’en finit pas.

Elections : entre urgences et pressions

Désormais, le livre de la politique haïtienne s’ouvre au chapitre des élections. Entre les urgences, les manifestations et les pressions diplomatiques, les agitations se lisent dans presque chaque paragraphe.

Gouvernement, partis politiques, opposition, bailleurs de fonds, chacun y fait sa propre lecture et tire ses conclusions.

De la formation du conseil, jusqu’au vote de la loi électorale (encore dans l’impasse), la lecture de chaque ligne se termine par un point d’inquiétude.

Entre-temps, une bonne partie de la communauté internationale qui, depuis quelque temps joue à la passivité diplomatique, sort du silence. Washington vient de lancer l’ultimatum ; plus de l’argent pour Haïti sans une évolution du processus électoral.

Les jours avancent, la machine électorale patine. Un collège électoral en déficit de crédibilité, une loi électorale qui traine encore dans le couloir du parlement, une communauté internationale qui s’impatiente, un gouvernent « posé », un parlement qui résiste, une opposition politique toujours dans les rues, la réalisation des prochains scrutins tient définitivement les débats.

En effet, que le gouvernement, le parlement, les acteurs impliqués le comprennent ou pas, l’urgence électorale est évidente.  Le pays est au seuil d’une nouvelle crise. Il faut l’éviter à tout prix.

Maintenant, y’aura-t-il enfin des élections cette année ? Dans quelles conditions seront-elles déroulées ? Quels seront les effets de ces pressions politiques et diplomatiques sur les résultats ? J’espère être encore là pour vous en parler. Mais en attendant, vivement le développement du processus électoral.

Osman Jérôme

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