Richie, un musicien de « klass »
Ingéniosité, dextérité, créativité, virtuosité, originalité… Les mots ne sont pas trop flatteurs pour présenter Jean-Hérard Richard aka Richie, l’un des plus talentueux musiciens que le Kompa Direct, la musique dansante haïtienne, a connu durant ces vingt dernières années. Richie, un nom qui, après 12 ans d’exercice musical professionnel s’inscrit déjà en grandes lettres dans le panthéon des figures emblématiques de la musique locale. Ce qui lui a valu l’estime de toute une génération, de tout un peuple.
Capois très fier, l’homme au look tape à l’œil appartient à cette Nouvelle Génération du Kompa, fortement estampillée par la paresse et la médiocrité avilissantes des compositeurs, musiciens et paroliers qui se versent plutôt dans la facilité au détriment du travail bien fait. Après quelques expériences, peu fructueuses, celui qui avoue être né avec la musique dans le sang a commencé officiellement à jouer le Kompa en 1992 au sein du groupe de Tah-paj avec des têtes qui, aujourd’hui sont très connues et appréciées en Haïti dont Arly Lariviere, Gazzman “Couleur” Pierre, Nixon Mésidor, etc. Cette expérience, bien que fugace, lui a tout de même valu quelques lauriers de compliments.
Il est arrivé à Zenglen en 1997. Dès son mariage et jusqu’à sa séparation avec le l’équipe « 5 étoiles« , Richie a majestueusement laissé son empreinte sur ce groupe qui l’a vraiment propulsé sur la scène musicale. La virtuosité de son écriture musicale est acceptée et approuvée par les critiques les plus acerbes. Sa dextérité à la batterie est chose rare. Ses arrangements musicaux flattent les tympans. Percussionniste, compositeur, arrangeur, chanteur, producteur l’auteur de « Fich bòlet » possède un art envoûtant et inclassable.
Aujourd’hui, après avoir tourné la glorieuse page de Zenglen, il revient sur le podium musical avec « klass« , sa propre formation musicale, en nous proposant « Yon bagay 9 » (quelque chose de neuf). Après plus dune décennie de carrière, richement couronnée de succès et de gloire, certains chuchoteraient que le « Super star maker » n’a pas trop grand-chose à prouver de son talent de musicien accompli, respecté et respectable. Mais à 43 ans le Professeur, ayant bonne maîtrise de sa grammaire musicale, veut encore prouver à tous que la matière grise de son être est toujours en constante ébullition et prête à accoucher de nouvelles sonorités rythmiques comme il en a l’habitude. D’ailleurs, en réécoutant « 5 dwèt« , « 5 étoiles », « 5 continents« , « 5 sens + « 1, « 5e vitesse », des tubes qui vous prennent toujours aux triples à chaque audition, il ne serait pas moche et vain d’espérer du nouveau de ce musicien de « klass 5 étoiles ». Vous avez !
Osman Jérôme
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