MINUSTAH : une Mission de Paix et de Peur !

Article : MINUSTAH : une Mission de Paix et de Peur !
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26 août 2012

MINUSTAH : une Mission de Paix et de Peur !

Via noticiassin.com
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Entre la paix et la peur, grande est tellement l’écart qu’il serait difficile d’imaginer, de concevoir une cohabitation des deux ensemble. Mais le caractère dualiste du monde, exige que le bonheur et le malheur partagent le même lit, le bien et le mal boivent dans le même verre, l’amour et la haine habitent le même cœur. D’ailleurs, on a même avancé que “ Toute chose existe par son contraire“.

Haïti, début 2004. Départ fracassant de l’ancien Président Jean-Bertrand Aristide du pouvoir le 29 février. Un décor inesthétique du chaos est dressé sur Port-au-Prince. L’Organisation des Nations Unies (ONU) dont Haïti est membre depuis le 24 octobre 1945,  a en urgence délégué un contingent de militaires et soldats à Port-au-Prince dans une mission de stabilisation : MINUSTAH (Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti).

Ils sont pour la plupart des Brésiliens, Chiliens, Uruguayens, Népalais entre autres ayant constitué le noyau de ces soldats et militaires étrangers, basés presque sur tous les 22750 km2 du territoire national. Entre eux, on compte quelques ingénieurs et médecins de formation.

Avant comme après la chute du leader de l’Organisation Politique « Fanmi Lavalas », le pays était sous le poids d’une série d’actes de banditisme et de criminel rendant la vie presqu’impossible  aux citoyens. Ces derniers qui se voient obliger d’éviter certaines zones chaudes de la capitale haïtienne, pour ne pas être kidnappés, violés voire même tués.

Face à ce contexte de trouble, d’insécurité généralisée, les membres de la Police Nationale paraissaient visiblement impuissants. Surtout avec les faibles moyens et ressources dont ils se disposent. Les gangs armés qui opéraient dans plusieurs quartiers de Port-au-Prince, dont Cité Soleil, Martissant, Bel-Air ont été fortement mieux équipés que nos sœurs et frères policiers.

Avec l’arrivée des soldats et militaires onusiens, armés jusqu’au seuil de la provocation, on s’attendait à une baisse de l’insécurité sur le pays, notamment dans certaines grandes villes ( Gonaïves, Cap-Haïtien, Saint-Marc, Petit-Goave) ayant été toujours des points de mobilisations ayant conduit au départ de l’ancien prêtre de Saint Jean-Bosco.

En effet, comment on pouvait s’y attendre, conjointement à certains corps spécialisés de la Police Nationale d’Haïti (PNH), les membres de la mission de paix arrivaient à maitriser, contrôler certaines zones de turbulence de la capitale en éliminant énergiquement plusieurs chefs de gang, très réputés et reprochés pour leurs implications dans des actes de kidnapping et de meurtres commis sur les membres de la population. Malgré des rapports, pas toujours très harmonieux avec les agents locaux, les membres de la MINUSTAH ont beaucoup aidé à la PNH à pacifier (approximativement) certaines régions du pays, ayant été sous le contrôle de certaines bandes armées.

Sécurité, construction d’écoles, réparation d’hôpitaux…certaines œuvres sociales portent la signature de la mission internationale. Plus de huit ans après, ce serait une expression d’ingratitude de nier l’apport des casques bleus dans un retour approximatif à la normale au pays, après la chute de Jean Bertrand Aristide à la tête du pouvoir.

Cependant, 8 ans après, le bilan des agents onusiens ne fait pas l’unanimité. Cela suscite beaucoup de remous au sein la population haïtienne, dont plusieurs membres sont déjà victimes d’une manière ou d’une autre de la présence prolongée de ces soldats et militaires onusiens, ironiquement qualifiés de “tourista“ par les membres de population.

Vol, viol, détournements de mineurs, les membres de la MINUSTAH ont participé dans divers actes malhonnêtes, ayant indigné les haïtiens. Leurs implications dans la propagation de l’épidémie de choléra, qui a fait plus de 7000 cadavres, plusieurs actes de viol dont celui de Johny Jean commis par des uruguayens. Des crimes qui ont soulevé les mécontentements de la population, qui voit en ces soldats et militaires des agents de déstabilisation que de stabilisation.

MINUSTAH est loin de réussir à sa mission de paix, opinent certains observateurs, qui ne nient pas non plus l’importance de la présence des casques bleus aux côtés des policiers nationaux pour sécuriser le pays. Cependant, d’autres plus sceptiques, se demandent plutôt ; jusqu’à quand, sont-ils au pays, ces soldats et militaires de Paix et de Peur ? Suivez bien mon regard !

Osman Jérôme

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