3 raisons pour ne pas changer ses devises en pleine rue à Port-au-Prince
Entre le formel ou l’informel, parfois on se demande lequel est normal ici, tant que la façon de faire de certains ne répond pas très souvent à aucune norme, ne respecte aucune règle. L’Haïtien fonctionne parfois dans un « Je m’en-foutisme » agressif et aveugle qui met en péril sa propre vie et celle des autres. Comme la vente des nourritures et les médicaments sur les trottoirs, l’achat et la vente des devises étrangères se font aussi en pleine rue.

Outre les services de change offerts par les Banques commerciales et les maisons de transfert d’argent, il y aussi des maisons particulières, appelées « Bureau de Change » où l’on achète et revend les devises étrangères. Dollar américain, Dollar canadien, Euro, Peso dominicain, je cite donc les plus connues. Parallèlement aux Banques, aux maisons de transfert et aux Bureaux de change, on retrouve également les « cambistes ». C’est un groupe de jeunes garçons regroupés aux coins de certaines rues, bien souvent accompagnés d’un paquet de Dollars et de Gourdes (la monnaie locale) et une calculatrice.
Dans les Banques et les maisons de transfert, on achète et vend les monnaies étrangères selon le taux standard du marché de change local. Dans les Bureaux de change, c’est presque similaire, mais parfois avec une poussière d’augmentation dans l’achat, suivant le Bureau ou du montant de la transaction. Cependant, aux coins des rues, où fonctionnent les « cambistes », c’est un peu différent. Pour l’achat de tes jolis « billets verts », on t’offre toujours un petit quelque chose de plus par rapport au taux normal du marché de change. Raison, pour laquelle sans doute que, plus d’un préfèrent se pointer vers eux au détriment des Banques, des Maisons de transfert et des Bureaux de change pour vendre leurs devises.
Et le péril dans tout ça…
Ici en Haïti, dans certaines grandes villes, pour mieux préciser, s’exhiber en pleine rue avec son porte-monnaie garni, c’est comme accepter volontairement de porter sa tête à l’abattoir. Changer son argent sur les trottoirs est un grand danger ayant déjà fait des victimes. Un risque auquel il ne faut pas s’habituer, si on ne veut pas se faire attaquer et déposséder de sa poche.
Il peut y avoir d’autres raisons, mais dans ce billet je te soumets les trois que je crois être importantes :
Première raison
Tout d’abord, dans l’environnement où fonctionnent ces acheteurs de devises, opèrent fréquemment des bandits masqués, difficiles à identifier. Un assassin ayant assisté de près ou de loin à ta transaction, peut te suivre jusqu’à la porte de ton domicile pour te déposséder de ton avoir. Souvent, ces actes affreux se produisent en pleine rue même.
Deuxième raison
Ensuite, il y a le phénomène de « faux billets« , qui est très courant en Haïti. Donc, pour tes vrais Dollars ou Euros, tu peux rentrer chez toi avec la poche pleine, mais de faux billets. Le temps de retourner à faire ta réclamation, le « cambiste » qui se trouvait au coin de la rue x, déjà n’est plus. Maintenant, où tu vas porter plainte, où tu vas te plaindre ? Sous le drap ton lit sûrement, pour avoir été suffoqué d’étonnement.
Troisième raison
Enfin, il y a ce troisième facteur, auquel moi personnellement je n’accorde pas trop d’importance pour bien des raisons, mais qui renvoie au fond à une réalité typique, qui existe dans notre société ; c’est celle de la sorcellerie ou de la magie. Ha !, tu ne vas pas croire. Tu as fait ta transaction dans la meilleure des simplicités. Le mec te remet tout ton argent bien compté, mais une fois arrivé chez toi, il te manque la moitié. Pire, parfois ta bourse ou ta poche est retrouvée vide comme un tronc d’arbre évidé. C’est très rependu ici, et plein de gens ont déjà payé les frais.
Que ces petits conseils te soient bénéfiques et pour ta poche et pour ta vie, car à la recherche d’une gourde de plus, tu peux tout perdre. A bon lecteur, prudence !
Osman Jérôme
Commentaires