Mémorial du 11 septembre : lieu de recueillement à New-York

Article : Mémorial du 11 septembre : lieu de recueillement à New-York
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28 janvier 2019

Mémorial du 11 septembre : lieu de recueillement à New-York

Les noms des disparus des attentats du 11 septembre 2001 à New-York écrits sur du bronze. © Osman
Les noms des disparus des attentats du 11 septembre 2001 à New-York écrits sur du bronze. © Osman

L’affluence des salles d’embarquement de l’aéroport JFK, les gratte-ciel de Manhattan, les boites de nuit de Long Island, les embouteillages de Times Square, la verdure du Central Park, l’histoire de la Statue de la Liberté… Depuis bientôt vingt ans, non sans de grandes amertumes, New-York c’est aussi le 11 septembre 2001, date tristement célèbre dans les annales historiques des Américains et celles du monde entier.

Presque dix-huit ans après les attentats du 11 septembre 2001, les lugubres images de l’effondrement des Tours Jumelles de World Trade Center, hantent encore la mémoire des survivants, ou de tous ceux qui ont perdu un proche dans cette sanglante tragédie. Un événement qui a marqué et changé à jamais la vie à New-York, surtout sur le plan sécuritaire.

Les attentats du 11 septembre marqueront à jamais l’histoire récente du monde. L’Amérique prendra du temps à cicatriser les plaies causées par ces attaques meurtrières, qui ont coûté la vie à environ 3000 âmes et fait plusieurs milliers de blessés. Un lourd bilan, dont le poids émotionnel se ressent encore sur le dos de la Big Apple, fréquentée plus que jamais par les touristes du monde entier.

Peu importe les efforts consentis, ce n’est pas toujours facile de se remettre de telles tragédies. Surtout quand la peur psychologique, engendrée par les événements n’aura pas totalement disparu. Dans de telles situations, ce n’est pas la construction du Mémorial du 11 septembre, érigé sur les lieux des attentats, qui apaisera la souffrance collective des gens, touchés de près ou de loin par ces tristes attaques terroristes.

Poussé par une subite motivation, après plusieurs planifications annulées, un matin d’hiver, bravant le froid d’une température de -10 degrés Celsius, j’ai été finalement voir le Mémorial du 11 septembre, construit en mémoire des victimes des attaques sanglantes de 2001. Entre observations, conversations et témoignages, retour sur une expérience émouvante, et riche en émotions.

Officiellement ouvert au grand public depuis le 11 septembre 2011, soit exactement une décennie après ce drame, le Mémorial du 11 septembre devient entre-temps une destination très prisée à New-York, à Manhattan pour être plus précis. Chaque jour, des centaines de visiteurs, dont des proches des victimes, y viennent en mémoire des disparus.

Ce mercredi, il était presque déjà dix heures quand je suis arrivé sur les lieux. La sobriété du décor saute rapidement aux yeux de l’observateur. Une pierre tombale par-ci, une gerbe de fleurs par-là. Ce matin-là, et comme presque toujours selon certains témoignages recueillis sur place, le Mémorial du 11 septembre épouse l’allure d’un lieu de recueillement, où des tristes souvenirs s’entrechoquent encore dans la mémoire des New-Yorkais.

La place ouverte à 7h30 était déjà bondée de visiteurs, formés d’adultes, de jeunes et aussi de moins jeunes, tous protégés de gros manteaux contre le froid, de plus en plus insupportable. Au fil des minutes, la foule devient de plus en plus nombreuse. Cependant, ici, en vertu de la solennité du milieu, les gens se montrent peu bavards. D’ailleurs, même sans un mot, mais sur le regard de chaque personne croisée, les émotions sont palpables.

Des va-et-vient, des échanges, et même des prises de photos, tout se fait dans un respect commémoratif. Tout juste à proximité de l’un des deux gros bassins, sur lesquels sont inscrits sur du bronze, tous les noms des disparus des attentats du 11 septembre 2001, un homme, dont le portrait fait penser au physique de Mike Tyson, tente vainement de consoler une femme en pleurs. La jeune dame, apparemment dans la vingtaine, vient de tomber sur le nom de son père, décédé dans la tragédie, en voulant sauver d’autres vies. L’histoire donne froid dans le dos.

Un peu plus loin, accompagnée d’une gerbe et du portrait d’un homme imprimé en noir et blanc, autour d’un cercle, une famille de cinq personnes s’offre une petite cérémonie en toute discrétion, en mémoire d’un proche, lui aussi tué lors des attentats.

Entre-temps, au milieu de la propagation de toutes ces intenses émotions, devenues de plus en plus contagieuses, avec une mine au sourire totalement absent, un agent de sécurité intime l’ordre à un groupe de visiteurs de ne pas trop s’approcher du périmètre de sécurité, seulement réservé aux employés de la place. Tout est sous contrôle.

Il est bientôt 1h de l’après-midi, le Mémorial du 11 septembre commence à être vidé de ses premiers occupants, pendant que de nouveaux visiteurs ne cessent d’arriver. Entre-temps, les agents occupés du nettoyage du site, partent en guerre contre tout ce qui serait susceptible d’entraver à la propreté de l’espace.

En environ trois heures de temps d’exploration, je crois avoir beaucoup vu, et même trop vu, notamment en termes de matériels émotionnels. Car une fois sur les lieux, en tant qu’humains, difficile de ne pas ressentir les plaies et les douleurs psychologiques, engendrées par les attentats du 11 septembre 2001.

En tout cas, pour répondre de manière favorable à une demande de mon corps et de mon esprit, accusés d’une grande fatigue, je rentre chez moi. Avec la tête remplie de scènes et d’images, que les mots et les verbes n’ont pas toujours la force significative d’exprimer.

Oman Jérôme

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