Mémoires d’une nuit érotique

30 janvier 2017

Mémoires d’une nuit érotique

Lit d’une nuit érotique © Osman
Lit d’une nuit érotique © Osman

En vertu de la prospérité affective déjà accumulée dans notre aventure amoureuse, difficile qu’une autre occasion m’apporte autant de plaisir que chaque instant de sa compagnie. D’ailleurs, il n’existe même pas une raison d’être à ses côtés. C’est peut-être absurde, mais l’essentiel c’est de me retrouver dans la parenthèse de ses bras de tendresse, respirer le parfum de son corps, dont l’odeur discrète est une hantise à mon organisme, gâté par les bienfaits de sa présence.

Ce jeudi soir, peut-être il était déjà onze heures. Après les averses, la ville est drapée dans un silence de nécropole. Une somnolence insolite s’empare du quartier, plongé dans un black-out inhabituel. Dans l’opacité de cette nuit d’automne, nous voici une nouvelle fois cloîtrés dans cette chambre, témoin habituel des alliances de nos corps entrelacés et de nos soupirs conjugués.

Aux pieds du lit drapé en blanc, des bougies brûlent, comme si elles ne vont jamais s’éteindre. Elles dégagent un parfum, flirtant affectueusement avec mon odorat. Entre-temps, accompagné de son saxophone,  avec une mélodie aux éclats d’allégresse, Kenny G se met de la partie. Sa musique instrumentale vient amplifier une ambiance, déjà ponctuée d’une intimité souriante. Ainsi, le décor de la pièce, marquée d’une heureuse sobriété, devient comme une invitation à rentrer une nouvelle fois dans cet univers d’érotisme, dont les portes s’ouvrent déjà devant nous.

Alors, s’appuyant l’un contre l’autre, nos voix disaient des choses que nos oreilles avaient du mal à capter. Nous parlions ce soir-là un autre langage, dont seule la texture frissonnante de notre corps pouvait interpréter.

Les minutes courent, et la température de notre corps s’augmente à la vitesse du temps qui galope. Time is love. Dans un geste marqué d’une habileté propre à la femme, elle m’a rapidement débarrassé de mes accoutrements. De cette pluie de baisers sur mes lèvres, en passant par ces câlins répétés sur ma peau, elle a mis le feu sur mon corps, obéissant à tous ses mouvements synchronisés. Mon âme, mon esprit, mes sens évanouis ; et la jouissance était déjà à son comble.

Au rythme des minutes qui s’écroulent, nos pulsions sexuelles deviennent de plus en plus communicatives.  Voilà, en un cillement de paupières, nous voici plongés dans l’infinité de cette ombre voluptueuse, servant de complice à la demande de nos envies affamées. Impossible de traduire par des simples mots, ce déferlement de joie que me gratifie chaque note de sa voix plaintive. Marchandise délivrée. Demande satisfaite.

Imbibé de sueur, mon corps est pris d’un léger tremblement. Epuisés, nos organes ont dû céder à la pression de la fatigue. À l’extrémité droite du lit en désordre, nous nous regardons avec un air d’adoration. Comme pour dicter notre satisfaction partagée, après cette ballade de jouissances, nous ayant ouverts une nouvelle fois les portes du bonheur.

Osman Jérôme

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Commentaires

Yves
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Waw! Quel article de ouf!