Haïti : entre l’enclume et la crise politique
Partant d’une simple observation de la conjoncture actuelle, on a droit d’exprimer des réserves quant à l’avenir politique d’Haïti. D’ailleurs, point n’est besoin d’être expert pour comprendre qu’on s’achemine vers une salle crise sociopolitique dans le pays. En tout cas, on n’est pas encore là. Et, on espère ne pas y arriver non plus. Ce serait de trop.
L’incertitude plane encore sur la réalisation des prochaines élections. Les manifs s’intensifient pour réclamer le départ du chef de l’État. La République « rose » devient plus fragile de jour en jour.
Toujours les élections
Depuis quelque temps, la question des élections retient les débats. Y en aura ou y en aura pas à la fin de l’année ? C’est le doute général. Pourtant, des incrédules y croient encore.
À rappeler que, selon la loi électorale de 2008, l’autre tiers du Sénat de la République devrait partir le deuxième lundi du mois de janvier 2014. N’y a-t-il pas urgence à organiser les scrutins afin d’éviter une possible caducité de l’Assemblée nationale ?
Imaginez-vous Haïti sans un Parlement pour contrôler les actions de l’exécutif ? La classe politique veut à tout prix éviter ce vide institutionnel. À ce sujet, l’opposition politique est claire : élections ou démission. La chose est complexe.
Manifs antigouvernementales
Entre-temps, les manifs se multiplient à travers le pays. Les manifestants réclament le départ de l’équipe en place qui, selon eux, ne respecte pas ses promesses, donc a failli à sa mission. Ingérence, corruption, malversation, immoralité, sont des reproches faits au gouvernement de Martelly-Lamothe.
Et l’avenir ?
Le pays se trouve désormais dans l’œil d’une crise sociopolitique tentaculaire. Les acteurs sont dépassés par le jeu. Les faiseurs de paix sont impuissants. La population est aux abois. La situation est critique.
Comme une prophétie qui doit absolument accomplir, tout le monde regarde faire. Même la communauté internationale. D’ailleurs, cette instance n’inspire guère confiance à la population. À trop impliquer dans les affaires du pays, l’international devient partie de la crise.
La crédibilité du pouvoir en place est en chute libre. Le Parlement est tiraillé. C’est une institution divisée au profit des intérêts individuels.
L’avenir du pays est hypothéqué. Les politiques s’en moquent. Pourtant, ils se disent tous patriotes, mais fous qui y croient.
La solution durable de la crise haïtienne ne sera que rêve, mirage, utopie, si les acteurs concernés ne comprennent toujours pas cette nécessité de rebattre leurs cartes, et penser tout d’abord pays.
En tout cas, certains observateurs restent encore optimistes. Il n’est pas trop tard que les décideurs politiques trouvent la meilleure formule, qui évitera au pays de sombrer dans cette nouvelle crise sociopolitique.
Maintenant, à vous, chers politiciens !
Osman Jérôme
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