Des feux d’embouteillage
A l’instar de presque toutes les capitales du monde en posture inélégante, Port-au-Prince est une ville surpeuplée, surchargée et parfois même débordée. Dans les transports privés comme dans les transports publics, les gens s’évacuent à leurs activités quotidiennes. Outre les égouts à ciel ouvert, les petits marchands qui occupent anarchiquement les rues, les tas d’immondices qui entravent bien souvent le bon fonctionnement de la circulation, depuis quelque temps, les feux tricolores se mêlent de la partie. Et c’est de la tracasserie. Rouler en voiture dans certaines zones de la capitale haïtienne devient un art. Un art triste.
Initialement fabriqués pour faciliter la circulation, ces feux de signalisation sont parfois à l’origine de beaucoup de monstrueux embouteillages, observés quotidiennement dans l’ère métropolitaine de Port-au-Prince. Tantôt tombés en panne, tantôt déréglés, ils rendent souvent la vie dure aux conducteurs, notamment ceux du transport en commun, principales victimes de l’irrégularité trop fréquente de ces panneaux lumineux. Les conducteurs accusent les responsables de la circulation de ne rien faire, pour soulager cette pénible situation à laquelle ils sont confrontés tous les jours.
Sur la route de Delmas, reliant le Centre-Ville de Port-au-Prince à Pétion-Ville et sur la route de Carrefour, le triste décor est toujours le même. Surtout aux heures de pointe : de longues files de voitures, qui ne bougent presque pas. Des grands embouteillages, causant des vertiges. Et ce problème, quoique identifié, parait très loin d’être à moitié résolu…
En effet, mis à part de l’exigüité et le mauvais état des tronçons, le nombre croissant des automobiles, les feux tricolores sont très souvent à l’origine de ces pénibles «blokis» (embouteillages). A titre d’exemple, sur la route de Delmas, spécialement à hauteur de Delmas 31, 33 et 60, ces feux fonctionnent bien souvent au gré de leur humeur. Ce qui rend souvent la circulation très difficile. Car le violon n’est pas toujours bien accordé entre les conducteurs, ceux du transport public en particulier. Personne ne veut manquer une occasion de s’avancer. Sauve, qui peut !
Maintenant, les problèmes sont identifiés. Ils ne datent pas d’hier. Il ne resterait qu’aux responsables du service de la circulation d’adopter des mesures concrètes (s’ils ont de la volonté), pour que enfin, la situation puisse s’améliorer. Car celle-ci est loin de faire la bonne réputation de la capitale, déjà souffreteuse. Sinon, bientôt, ce sera le comble du découragement de circuler en voiture à Port-au-Prince.
Osman Jérôme
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