Facebook: réseau social, réseau sentimental
Aujourd’hui dans la vraie vie, un individu peut ne pas posséder une pièce d’identification, mais avoir au moins un ou plusieurs profils sur les réseaux sociaux sur Internet. Une communauté virtuelle dont Facebook tient le haut du pavé. Déjà pour ce mois de septembre écoulé, on a parlé d’une vertigineuse prévision d’un milliard de membres pour le réseau bleu.
Un réseau social, selon le site techno-science.net est «un ensemble d’entités sociales tel que des individus ou des organisations sociales reliées entre eux par des liens créés lors des interactions sociales. Il se représente par une structure ou une forme dynamique d’un groupement social. Donc, c’est un site communautaire, comme un site d’internet qui permet à ses utilisateurs de partager des informations avec un groupe d’amis choisis».
Avant, la communication à distance n’était pas aussi facile. Il n’y avait jamais eu au tant de moyens de maintenir le contact aussi proche et constant avec ses amis et familles. Les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (TICs) nous offrent désormais cette grâce. Et des gens en profitent bien. D’autres même trop.
Comme partout ailleurs dans le monde, la fièvre des TICs s’abat sur Haïti. Le virus des réseaux sociaux n’épargne presque personne. En 2010, selon l’agence en ligne Alterpress ; li y avait plus de 60,000 utilisateurs du site de Mark Zuckerberg en Haïti. Nous sommes presqu’à la fin de 2012, faites-vous même une idée.
Derrière chaque profil se cache une ou plusieurs raisons, dont se faire de nouvelles amitiés, retrouver des camarades de classe perdus, promotionner ses produits et ses entreprises, pour ne mentionner que les plus courantes. En fait, ce n’est pas tout. Le réseau social bleu s’est transformé depuis quelque temps dans certaines communautés, en un « moteur de recherche amoureuse« . Force est de constater que des mecs y viennent pour draguer des filles. Des filles sont inscrites pour charmer des mecs. Des « facebookers » qui se lancent agressivement à l’asseau des cœurs. Hé oui des cœurs ! Des cœurs sensibles, des cœurs généreux, des cœurs soupirants, des cœurs occupés, des cœurs libres. Des cœurs et des cœurs. Jeunes et vieux, petits et grands. A cette catégorie de « chercheur sentimental », on y retrouve toutes les catégories d’âge.
Le monde bouge, les sociétés évoluent, on dirait l’amour et le sentiment aussi. En effet, depuis quelque temps, le réseau social Facebook comme beaucoup d’autres d’ailleurs sur la Toile, est devenu pour des utilisateurs, dont certains frères et sœurs haïtiens un podium de recherche amoureuse. Un espace virtuel de faire la cour à une gazelle, de charmer un mec, de faire une déclaration de cœur à quelqu’un, d’avoir une ou plusieurs relations dites sentimentales à distance. Courtiser des gens que l’on ne connait même pas dans la vraie vie. Il suffit, dans certains cas de partager seulement certaines informations personnelles. Et déjà la connexion est faite en un clic.
Actuellement en Haïti, à défaut d’une connexion Internet personnelle, toujours un luxe dans certains milieux, les cybercafés sont très fréquentés par les accros du Web, dont les utilisateurs des réseaux sociaux en première loge. Dépendamment de la zone géographique, le prix d’une heure de temps de navigation varie entre 30 à 50 gourdes, soit environ US $1. Certains, pour mieux faciliter leur passe-temps se font tout simplement abonner à ces centres, qu’on retrouve d’ailleurs à chaque coin de rue.
Récemment, dans une petite enquête réalisée auprès de certains internautes, retrouvés dans plusieurs cybercafés à Saint-Marc, l’occasion m’a été donnée de voir comment et combien les jeunes se sont adonnés à l’Internet pour faire la cour à des gens. La majorité des interviewés âgés entre 18 à 30 ans affirme avoir déjà au moins une relation amoureuse avec quelqu’un rencontré sur un réseau social, notamment Facebook.
Sur Facebook, ils ont des rapports avec des Haïtiens et Haïtiennes de l’intérieur comme de l’extérieur. Ils côtoient des gens dans d’autres régions du monde qui adorent leur avatar « photoshoppé ». Ils ont cousu des liens avec des gens qui leur envoient de l’argent, et qui ont envie de leur rencontrer, ont-ils fièrement lâché.
Personnellement, j’ai plusieurs amis qui, grâce au site du jeune américain de 28 ans, ont déjà rencontré une âme sœur. Deux se sont déjà mariés. Il y en a pas trop long temps, j’ai un ancien camarade de classe qui a dû laisser Haïti à destination de l’Équateur pour rencontrer une belle Jamaïcaine, qu’il dit avoir gagné le cœur sur Facebook.
Peut-être, en lisant ce billet avec les yeux rivés sur le petit écran de votre appareil, vous avez la pensée ailleurs. Combien de fois vous êtes déjà dragués (es), courtisés (es) par certains de vos amis virtuels? En combien d’occasions aussi vous êtes déjà tombé (es) amoureux (euse) d’un inconnu rencontré sur Facebook? En tou cas, vive le réseautage social du monde. Vive l’amour. Vive Facebook.
Osman Jérôme
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