Chronique d’une nuit érotique inattendue
Les balades sous les étoiles, sont parfois des invitations à l’amour. Il suffit d’être attentif pour s’en rendre compte, ainsi ne pas manquer des occasions qui ne se présentent qu’à chaque nouvelle éclipse solaire.
C’était un soir de février, ce mois consacré à l’amour, dit-on. Contre toute attente, cette nuit fut une convocation romantique entre deux corps qui se désirent en silence, deux corps qui se courtisent à distance.
L’épisode a plutôt commencé d’une manière pour le moins fortuite. Du moins, dans ma pensée. D’une élégance aussi soutenue que suspecte, sans aucune notification préalable, Fabie me conduit dans le cadre enchanteur de ce café, visiblement très fréquenté par la clientèle amoureuse.
La brise qui souffle dans toutes les directions, les vagues sonores qui viennent de la mer, la galanterie des uns, l’élégance des autres, ce medley de boléro qui plaît aux oreilles […], presque tous les ingrédients sont donc disponibles pour l’interpellation d’Éros, dans cet espace savamment orné.
En face de moi, dans la singularité de son charme, la gazelle dégage une sensualité enivrante. Ce qui a tout de suite séduit mon être, déjà fébrile pour ces corps féminins, débarrassés de tout accessoire inutile. Mais toute forme de précipitation est donc interdite. Surtout que c’est notre première sortie à deux. Pour cause, je joue plutôt la carte de la prudence, question de ne pas décevoir la fille, manifestement habitée d’une grande excitation à la fois émotionnelle et sensuelle.
À table, nous avons des conversations aussi niaises que banales. Parler pour ne rien dire, dire des choses pour ne pas se taire. Mais finalement, c’est juste pour apaiser l’intensité de nos pulsions, de plus en plus incontrôlables aux excitations des boissons consommées.
Entre-temps, au fil des minutes, il se manifeste dans nos regards tout souriants, une impatience insupportable à s’embrasser. Tout ne s’exprime pas par la parole. Et le corps a parlé.
Porté par l’euphorie du vin qui pétille dans nos verres, et l’odeur de son parfum, dans la douce pénombre de ce bar perché face à la mer, j’ose coller mes lèvres légèrement sur les siennes. Et c’est le début d’une longue nuit d’amour, dont les images hantent encore mon esprit. Diablo !
Après ce petit baiser pour le moins furtif, le frisson de nos corps nous invite à un espace beaucoup plus « caliente » que le plein air de cet endroit, en manque d’intimité. Ce dont à quoi, nos désirs conjugués ne pouvaient nullement résister.
Ainsi, après avoir siroté nos verres, on s’est vite retrouvés sur ce vaste et somptueux lit drapé en blanc, pour une scène d’amour, dont le contenu fut une mine de jouissance physico-émotionnelle qui m’a laissé un souvenir, dont même l’Alzheimer ne pourra enlever de la mémoire.
Une femme bien dans sa peau sera aussi très à l’aise au lit. Mon intuition ne m’a pas trahi. En un tournemain, on se défait de nos habits avec une rapidité remarquable. Son soutient de gorge qui pressure ses seins proéminents est un hymne à la séduction. Son string si sobre, si chic me donne de la rage. Face à cette démangeaison, je n’ai eu d’autres objectifs ; la dévorer avec cette promptitude que vous pouvez comprendre messieurs.
La lumière une fois éteinte, les substances chimiques de mon être se déchaînent ; la dopamine, l’adrénaline, l’ocytocine, c’est une véritable tempête hormonale qui dévaste mon organisme, face à l’excitation de frotter mon corps contre le sien, découvrir son monde, sur lequel je passe des jours à fantasmer.
En si peu de temps, les excitations que produisent nos chatouillements, synchronisent nos chairs en sueur. Entre-temps, chaque parcelle de ma peau est livrée à son auguste pouvoir de femme. Sans se forcer, elle ne met pas du temps à conquérir mon royaume, puis devenir « Maître » de mon corps. Satisfaction garantie.
Sans les tabous des sociétés moralistes, on se livre à une longue partie de caresse, aussi intense qu’elle fut, nous a transportés au sommet de cette extase, où j’ai failli perdre connaissance. Jésus Marie Joseph. Ho quelle ivresse ! Quelle furieuse jouissance !
Pendant que le récepteur de la chambre diffuse les premières notes de « You & I » (Nobody In The World), ce tube planétaire de John Legend, ses soupirs de supplication, ses cris aphrodisiaques arrivent à mes oreilles comme une note de satisfaction au service cinq étoiles obtenu. Et quand elle passe ses doigts tremblotants sur ma poitrine en sueur pour chanter ma performance, je lui murmure aussi ma gratitude pour l’expertise dont elle fait montre. Plaisir partagé ma chérie.
Drap trempé, lit défait, corps en sueur, sourires aux lèvres, la tête en fête, le cœur au plaisir, la fatigue aux organes, ce fut une soirée singulière, où la conjugaison de nos sens évolués, a su répondre à la satisfaction de nos désirs érotiques.
Osman Jérôme
P.S : le prénom Fabie utilisé dans le billet est fictif.
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