Féministes occasionnels

10 mars 2013

Féministes occasionnels

Women portrait (C) pixabay.com
Women portrait (C) pixabay.com

« L’esprit n’a pas de sexe. » (François Poulain de la Barre). « La femme est un éternel problème, dont la grossesse et la solution. » (Nietzsche). Avérés. Fougueux. Déterminés. Des hommes et des femmes féministes et anti-féministes, le monde en a connu beaucoup. Et on connaîtra d’avantage. Car ne vous mentez pas, cette lutte pour l’égalité entre homme et femme a encore de beaux jours devant elle. Et ceci, peu importe les sociétés en question. D’ailleurs, la survie même de l’existence du monde est à la merci des inégalités, des luttes. Allez demander à Charles Darwin si vous ne me croyez pas.

Comme pour respecter la tradition conventionnelle, vieille de plusieurs décennies, la journée du 8 mars a été célébrée à travers le monde, notamment en Haïti. Un mot, un geste, un cadeau. C’était une journée spéciale pour les filles. Des manifs. Des déclarations. Des discours. Madame, monsieur, comme on pouvait s’y attendre d’ailleurs, c’était une autre occasion pour parler de la FEMME. Femme  entant qu’être égal à  l’homme en droit et en nature ? Pendant 24h, la femme était le principal sujet de tous les débats. Elle a été honorée, vénérée, adulée. Mais aussi ironisée, persiflée, tant que certains commentaires sont entachés d’hypocrisie et de flatterie.

Sur les blogs, dans les forums de discussion, sur les réseaux sociaux, dans les émissions de radio et de télé, mise à part un regard sur ce qui se passait à Caracas où l’on rendait un dernier vibrant hommage au défunt Hugo Chavez, le charismatique président vénézuélien, Haïti était dédiée aux femmes ce vendredi.

Durant cette journée, surfant sur la Toile, j’ai eu la chance de tomber sur une pléiade de réflexions liées à la cause de la femme dans le monde, en Haïti en particulier. Sur Facebook par exemple, des gens, des proches, des amis que je n’aurais jamais imaginés, ont attiré mon attention et ma curiosité. Avec de belles expressions, de phrases flatteuses, ils ont écrit et dit des choses, qui, franchement, n’ont rien de ressemblance avec leur comportement, leur profil d’homme dominateur. Circonstance oblige? Certains de ces amis, véritables bourreaux pour leur partenaire m’ont vraiment épaté. Féministes circonstanciels ou changement de posture?

Cependant, peu importe ce qui est qui caché derrière ces discours, mais je souhaiterais que ce soit dorénavant, une autre façon de voir et de traiter la femme haïtienne. Cette dernière qui, trop souvent paye le prix incalculable de l’imagination primaire et bornée de certains de nos faiseurs de tubes. Ces êtres qui, trop souvent sont victimes d’une société haïtienne trop machiste et trop traditionnelle. Dans sa dernière réflexion, Nelson en a parlé avec beaucoup plus de finesse sur son blog.

En effet, si j’aurais à rejoindre certains philosophes cyniques, je rappellerais que nous sommes appelés à vivre selon les lois de la nature, et non selon les caprices des conventions sociales. Donc, traitez la femme comme cela se droit. Donnez-lui le pouvoir qu’elle mérite. Pour se faire, on n’a pas besoin d’un quelconque 8 mars pour enfanter des discours flatteurs, se démarquant bien souvent de la réalité. Mais, le monde est tellement est hypocrite.

Par ailleurs, toujours à ce sujet, mais sous un autre angle, je rejoins Tilou, un ami bloggeur qui, dans son dernier billet se questionne sur la solidarité féminine en Haïti. Là, c’est encore un grand dossier. Un autre débat.

Enfin, loin d’évoquer l’idée nébuleuse dans laquelle qu’on célèbre la journée du 8 mars, ayant produit chaque année une vague de féministes occasionnels. Loin d’être non plus ni féministe ni anti-féministe, je suis pour le respect total des Droits de la femme dans les sociétés du monde, dont celle d’Haïti en particulier. En privé comme en public, qu’elles soient à la place qu’il faut sans aucune discrimination de genre. Surtout que le savoir n’a ni de gamètes mâles, ni femelles, comme le dirait plus haut François Poulain de la Barre.

Osman Jérôme

Partagez

Commentaires

MAB
Répondre

«(...)En privé comme en public (...)». J'aime.
Félicitation cher!!. C'est toujours un plaisir pour moi de te lire.
Bonne suite....

Osman Jérôme
Répondre

Merci MAB, le plaisir est plutot pour moi d'apprendre que tu trouves du plaisir dans mes billets. Merci pour ta fidélité à cette page.

wolf quiet boy quiet
Répondre

tjrs au top ds tes billets. j'adore l'analyse!

Casssndra
Répondre

Un autre texte solide!!!felicitations ...
Ils attendent seulement le 8 mars pour nous honorer,,ce qui est de L'HYPOCRISIE PURE,,vu comment ils nous traitent,,,dans la vie de tous les jours...

RitaFlower
Répondre

364 jours pour l'homme,1 jour pour la femme dans l'année.L'égalité n'est pas pour demain.Féministes occasionnels,terme approprié pour le 8 mars.Les femmes et les hommes sont concernés et participent ensemble à cette journée particulière qui ne changent pas les choses au fond mais permet juste de marquer un temps d'arret...

nathyk
Répondre

Tu l'as dit dans la première phrase: "L'esprit n'a pas de sexe" !

nathyk
Répondre

Tres belle analyse... je rejoins ton point de vue... Cette prise de conscience ponctuelle est un problème général, pas qu'en Haiti.