Féministes occasionnels
« L’esprit n’a pas de sexe. » (François Poulain de la Barre). « La femme est un éternel problème, dont la grossesse et la solution. » (Nietzsche). Avérés. Fougueux. Déterminés. Des hommes et des femmes féministes et anti-féministes, le monde en a connu beaucoup. Et on connaîtra d’avantage. Car ne vous mentez pas, cette lutte pour l’égalité entre homme et femme a encore de beaux jours devant elle. Et ceci, peu importe les sociétés en question. D’ailleurs, la survie même de l’existence du monde est à la merci des inégalités, des luttes. Allez demander à Charles Darwin si vous ne me croyez pas.
Comme pour respecter la tradition conventionnelle, vieille de plusieurs décennies, la journée du 8 mars a été célébrée à travers le monde, notamment en Haïti. Un mot, un geste, un cadeau. C’était une journée spéciale pour les filles. Des manifs. Des déclarations. Des discours. Madame, monsieur, comme on pouvait s’y attendre d’ailleurs, c’était une autre occasion pour parler de la FEMME. Femme entant qu’être égal à l’homme en droit et en nature ? Pendant 24h, la femme était le principal sujet de tous les débats. Elle a été honorée, vénérée, adulée. Mais aussi ironisée, persiflée, tant que certains commentaires sont entachés d’hypocrisie et de flatterie.
Sur les blogs, dans les forums de discussion, sur les réseaux sociaux, dans les émissions de radio et de télé, mise à part un regard sur ce qui se passait à Caracas où l’on rendait un dernier vibrant hommage au défunt Hugo Chavez, le charismatique président vénézuélien, Haïti était dédiée aux femmes ce vendredi.
Durant cette journée, surfant sur la Toile, j’ai eu la chance de tomber sur une pléiade de réflexions liées à la cause de la femme dans le monde, en Haïti en particulier. Sur Facebook par exemple, des gens, des proches, des amis que je n’aurais jamais imaginés, ont attiré mon attention et ma curiosité. Avec de belles expressions, de phrases flatteuses, ils ont écrit et dit des choses, qui, franchement, n’ont rien de ressemblance avec leur comportement, leur profil d’homme dominateur. Circonstance oblige? Certains de ces amis, véritables bourreaux pour leur partenaire m’ont vraiment épaté. Féministes circonstanciels ou changement de posture?
Cependant, peu importe ce qui est qui caché derrière ces discours, mais je souhaiterais que ce soit dorénavant, une autre façon de voir et de traiter la femme haïtienne. Cette dernière qui, trop souvent paye le prix incalculable de l’imagination primaire et bornée de certains de nos faiseurs de tubes. Ces êtres qui, trop souvent sont victimes d’une société haïtienne trop machiste et trop traditionnelle. Dans sa dernière réflexion, Nelson en a parlé avec beaucoup plus de finesse sur son blog.
En effet, si j’aurais à rejoindre certains philosophes cyniques, je rappellerais que nous sommes appelés à vivre selon les lois de la nature, et non selon les caprices des conventions sociales. Donc, traitez la femme comme cela se droit. Donnez-lui le pouvoir qu’elle mérite. Pour se faire, on n’a pas besoin d’un quelconque 8 mars pour enfanter des discours flatteurs, se démarquant bien souvent de la réalité. Mais, le monde est tellement est hypocrite.
Par ailleurs, toujours à ce sujet, mais sous un autre angle, je rejoins Tilou, un ami bloggeur qui, dans son dernier billet se questionne sur la solidarité féminine en Haïti. Là, c’est encore un grand dossier. Un autre débat.
Enfin, loin d’évoquer l’idée nébuleuse dans laquelle qu’on célèbre la journée du 8 mars, ayant produit chaque année une vague de féministes occasionnels. Loin d’être non plus ni féministe ni anti-féministe, je suis pour le respect total des Droits de la femme dans les sociétés du monde, dont celle d’Haïti en particulier. En privé comme en public, qu’elles soient à la place qu’il faut sans aucune discrimination de genre. Surtout que le savoir n’a ni de gamètes mâles, ni femelles, comme le dirait plus haut François Poulain de la Barre.
Osman Jérôme
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