Ils ne viennent que pour la réception!
Mariage, baptême, communion, graduation, enterrement, telles sont entre autres certaines activités sociales, où l’Haïtien se donne souvent à cœur joie. Les raisons sont simples. D’abord, on ne paie pas pour y aller. Ensuite, c’est le temps de se faire voir dans sa nouvelle robe, dans son nouveau costume, sa dernière marque de chemise, sa nouvelle paire de chaussures. Enfin, traditionnellement, ces fêtes se terminent bien souvent par une réception à l’honneur des invités.
En effet, si certaines activités comme les funérailles, la communion se font à portes libres, d’autres, par contre, exigent très souvent une carte d’invitation, qui donnera accès à la table de réception, en cas où li y en a, selon le protocole. C’est le cas des cérémonies de mariage, graduation… D’ailleurs, pas de fêtes sans réception ici. C’est faire ou ne pas faire.
Sachant pertinemment qu’il ne va pas pouvoir recevoir toute la République, celui ou celle qui organise une telle activité, s’est préparé à recevoir x invités. Et des cartes d’invitation leur ont été préalablement envoyées. Mais, dans certains milieux en Haïti, c’est une autre réalité : des gens s’invitent toujours à la fête, et s’emparent souvent du couvert.
Gâteau, champagne, vin, viande, tout est emporté par ces sanguinaires, venant de je ne sais où. Ils opèrent en toute quiétude. Pendant que les vrais invités restent debout, faute de sièges, les gens qui s’invitent à la fête sont assis confortablement. On les appelle « gratè », « chen priyè ».
Dans la plupart des cas, ils sont faciles à identifier, car ils ne respectent que rarement le protocole vestimentaire. Souvent flanqués d’une veste froissée en mauvais état, d’un jeans, des baskets…. Et voila qu’ils s’installent sans aucune scrupule, sans aucun gêne au milieu des personnes finement habillées pour l’occasion.
On dirait qu’ils ne font que ça, puisqu’ils sont toujours informés de toutes les réceptions de la ville. En tout cas, il est difficile de dire pourquoi exactement ces « gratè » agissent de la sorte, mais on sait que: « La faim chasse le loup hors du bois« .
Osman Jérôme
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