″Radio-télé″, un nouveau format dans les médias haïtiens : pour le meilleur ou pour le pire ?
Dans nos sociétés actuelles, s’informer occupe une place prépondérante dans le menu quotidien des gens. On veut tout le temps être branché de la moindre info qui domine l’atualité nationale, voire mondiale. Ce, à quelque soit espace abandoné du monde que se trouvent les individus. Donc, restant toujours sur la soif de savoir comment va le monde, la présence des médias dans nos vies est d’une valeur inestimable.
Former, informer et distraire, telle est la principale mission à laquelle la presse locale essaye tant bien que mal à se tenir avec les moyens et les ressources disponibles. La radio, la télévision, les magazines, les revues, les sites web, la communauté médiatique haïtienne s’efforce à s’accomoder aux exigences du temps pour offrir ses services à la population.
A Port-au-Prince (capitale du pays) comme dans certaines grandes villes de province, le long cadran de la bande FM (fréquence modulée) est quasiment saturé. Les fréquences livrées ou non autorisées par le CONATEL (Conseil National des Télécommunications) se multiplient quotidiennement sur tout le territoire national.
Sur les ondes de ces quelques dizaines de fréquences reconnues ou pas, toutes catégories de programmes sont disponibles, toutes sortes d’émissions sont diffusées à toutes les heures de la journée et de la nuit : politique, sociale, éducative, santé, etc., il y a pour toutes les oreilles.
Une heure de lanterne allouée sur les ondes des plus connues de ces dites stations est très coûteuse. Majoritairement privés, dans la plupart des cas, ces médias fonctionnent au dépend des contrats publicitaires, parfois très juteux paraphés avec des entreprises, institutions, (privées et publiques) désirées de promotionner leurs services et leurs produits à un public plus élargi. De ce fait, pas même besoin de porter des verres si vous êtes myope ou presbyte pour analyser et comprendre le profit tiré par les patrons de ces organes de presse qui, pour la grande majorité d’entre eux ne vit que de cette activité, dont ils jugent souvent pas trop rentable ou bénéfique ; vérité ou mensonge ? Secret des dieux. Mais ce qui est certain, pendant qu’ils s’en plaignent d’une rentrée pas trop intéressante de cette activité, la quasi-totalité de ces hommes et femmes des radios haïtiennes nourrit chacun l’idée d’avoir une chaine de télévision en complémentarité avec la fréquence radiophonique déjà acquise.
En effet, ce format ″radio-télé″, en germe depuis quelque temps dans le paysage médiatique local, semble aujourd’hui arriver à sa phase la plus active. La plupart des grandes stations de radio de la capitale et de certaines grandes villes du pays émet dorénavant sur leur propre fréquence de VHF (très hautes féquences) ou UHF (ultra hautes fréquences). La liste est longue, mais on peut tout de même mentionner quelques unes, peut-être les plus connues :
Radio-télé Caraïbes (94.5, chaine 22), Port-au-Prince
Radio-télé Eclair (100.5, chaine 4), Port-au-Prince
Radio-télé Super star (102.9, chaine 68), Port-au-Prince
Radio-télé Vasco (93.7, chaine 50), Port-au-Prince
Radio-télé Ginen (92.9, chaine 69), Port-au-Prince
Radio-télé Antilles (93.3, chaine 42), Port-au-Prince
Radio-télé Métropole (100.1, chaine 52), Port-au-Prince
Radio-télé Méga star (93.7, chiane 60), Port-au-Prince
Radio-télé Indigène (88.9, chaine 54), Port-au-Prince
Radio-télé Lumière (97.7, chaine 24), Port-au-Prince
Radio-télé Soleil (105.7, chaine 25)
Radio-télé Zénith (102.5, chaine 26), Port-au-Prince
Radio-télé Galaxie (104.5, chaine 68), Port-au-Prince
Radio-télé Vénus (104.3, chaine 5), Cap Haïtien
Radio-télé New Star (97.3, chaine 13), Gonaïves
Radio-télé Provinciale (99.9, chaine 9), Gonaives
Radio-télé Dynastie (107.7, chaine 9), Saint-Marc
Radio-télé Dynamic (93.7, chaine 3), Saint-Marc
Radio-télé LJS (100.5, chaine 7), Saint-Marc
Radio-télé Power (94.5, chaine 8), Ouanaminthe pour ne citer que celles-là.
La grille de programmation de ces nouvelles chaines de télédiffusion n’affiche presque rien de nouveau si non la retransmission d’une pléiade d’émissions diffusées sur les plus grandes chaines internationales. L’apparition de cette nouvelle formule ″radio-télé″, est ce pour multiplier le nombre restreint des émissions socio-éducatives dans les médias ?, s’interrogent certains. Ou, est ce pour accroître le profit des patrons en quête de nouveaux horizons économiques en vue de bien assurer leurs bourses?, inquiètent d’autres plus sceptiques. Si ces questions restent encore pendantes, cependant, un fait est certain, outre la rentrée des publicités radiophoniques, les directeurs des ces radio-télés font désormais des recettes pour des promotions audiovisuelles.
Osman Jérôme
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