Une étudiante haϊtienne tuée en République dominicaine

17 juillet 2011

Une étudiante haϊtienne tuée en République dominicaine

Rooldine Lindor-Source:maximini.com
Rooldine Lindor-Source:maximini.com

La communauté estudiantine haϊtienne en République dominicaine est sous le choc après la triste annonce du décès tragique de Rooldine Lindor, violée, puis assassinée mardi dernier par deux bandits dominicains à Santo Domingo.

Le corps de la victime, perforé de plusieurs coups de poignard a été retrouvé dans une maison en construction, située à la rue Fallarón où le crime a été perpétré. Cet acte affreux, ajouté à tant d’autres formes de brutalité et de discrimination auxquels sont quotidiennement victimes les Haϊtiens soulèvent la colère de ces expatriés, vivant à l’autre bout de l’île.

Dans une atmosphère d’indignation et de consternation, diverses manifestations et marches pacifiques ont été immédiatement organisées par le secteur universitaire haϊtien, le plus affecté par le drame. La défunte, Rooldine Lindor, âgée de 20 ans, étudia les sciences informatiques à l’Université Technologique de Santiago (UTESA).

La police dominicaine a déjà procédé à l’arrestation de deux individus, identifiés comme auteurs du meurtre. Le premier du nom de Alberto Arias Garcia, est un cadre de la Force Aérienne Dominicaine (FAD), et le second, un civil du nom de Eddy Starlin Mendoza Ramos, qui n’a que 21 ans.

Les deux présumés coupables sont vite retrouvés, certes, mais à quelle justice doit-on s’attendre quand on sait que les étudiants haϊtiens en République dominicaine se livrent à eux-mêmes?

Des étudiants haïtiens en République Dominicaine en mémoire de Rooldine Lindor-Crédit : Osman
Des étudiants haïtiens en République Dominicaine en mémoire de Rooldine Lindor-Crédit : Osman

Aujourd’hui, plus que jamais, n’est-il pas temps de remettre en question la responsabilité et l’implication de la diplomatie haϊtienne à Santo Domingo dans ces affaires qui se répètent trop souvent où les Haϊtiens ne savent pas vraiment à quel Saint se vouer quand ils sont l’objet de toutes sortes d’abus de la part des policiers et civils dominicains.

En effet, plus d’un pensent qu’on ne serait peut-être pas là aujourd’hui, si Haϊti était disposée à accueillir tous ces milliers d’étudiants qui traversent les frontières séparant les deux morceaux de terre de l’île pour venir et se faire souvent humilier, discriminer dans des centres universitaires dominicains à la recherche d’une certaine structure mise en place, favorisant des études supérieures.

En attendant que les responsables  du crime soient jugés et punis selon la gravité de leur acte, le président de la République d’Haϊti, son Excellence Michel Joseph Martelly, dans un message publié sur son compte Facebook a exprimé ses sincères condoléances à la famille de la disparue et a affirmé que son gouvernement est en contact avec les autorités compétentes dominicaines en vue de faire la lumière sur les circonstances dans lesquelles la jeune étudiante a perdu la vie.

Par ailleurs, du Cuba à l’Argentine, des Etats-unis à la France, d’autres marches pacifiques sont prévues pour la semaine prochaine dans différentes régions du monde, habitées par des étudiants haϊtiens, touchés par ce crime horrible.

Aujourd’hui c’est Rooldine, demain qui sera la prochaine victime du banditisme urbain dominicain ? Qui sera la prochaine victime de la haine dominicaine envers les Haϊtiens ? Dieu seul sait. Mais ce qui est certain, on est loin de finir avec ces pratiques, vieilles depuis bien des temps, si rien de concret n’est envisagé au pays de Jean-Jacques Dessalines en vue de permettre à ses fils et filles d’avoir libre accès à des centres universitaires, répondant au moins à une certaine exigence recommandée.

 Osman Jérôme 

 

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Commentaires

Florisem
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Le racisme des Dominicains envers les Haïtiens est flagrant et souvent ils ne se gênent pour nous faire sentir que nous sommes Haïtiens et eux Dominicains. Ils le disent haut et fort que les haïtiens volent leurs jobs et que le pays ne vaut pas grand chose. Avec toutes les injustices commises et aucun représailles , comment veux-tu que cela cesse.