L’Argentine et Messi dans la tourmente

22 juin 2018

L’Argentine et Messi dans la tourmente

Sélection d’Argentine de football via : https://commons.wikimedia.org/wiki/File:ECUADOR_VS_ARGENTINA_(36916460184).jpg
Sélection d’Argentine de football via : https://commons.wikimedia.org/wiki/File:ECUADOR_VS_ARGENTINA_(36916460184).jpg

Jeudi 21 juin 2018. Cela fait exactement huit jours, depuis que la Coupe du monde de football a débuté en Russie. Et depuis, entre la victoire des uns et la défaite des autres, en si peu de temps, on a eu droit à des rebondissements, semblables parfois à des petits tremblements de terre. D’ailleurs, ce sont souvent ces genres d’émotions, qui font tout le charme du football, dont l’incertitude dans les résultats est une part de beauté.

Après un début de compétition mitigé, ponctué tout d’abord par un nul face à la modeste équipe islandaise, pour leur deuxième sortie dans le groupe D, l’entraineur argentin Jorge Sampaoli et ses hommes ont été donc condamnés à un exploit face à la Croatie. Cependant, loin de toutes les attentes, on a plutôt vu une sélection d’Argentine sans un réel engagement, dépassée au bout du compte par les évènements. Le support moral de Diego Maradona dans les tribunes du stade Nijni Novgorod, n’a pas pu rien contre une nouvelle contre-performance d’une équipe d’Argentine sans inspiration, à l’image de son portier Willy Caballero, auteur d’une grosse boulette sur l’ouverture du score des Croates par Rebić.

En effet, au-delà de la bévue monumentale du gardien, qui a certes précipité la dégringolade de l’Albiceleste, durant presque toute la rencontre, Messi et sa troupe n’ont jamais trouvé le bon tempo. D’une partie du terrain à l’autre, ils étaient incapables de se mettre sur un bon rythme de jeu. Presqu’aucun effort pour faire la différence à l’équipe croate, bien meilleure sur le plan tactique. Et à ce sujet justement, à un moment du match, scotché devant mon écran, j’avais comme l’impression que les Argentins jouaient en infériorité numérique, tant que les Croates occupaient tous les espaces du rectangle vert.

Considéré comme une machine à confusion dans ses choix tactiques, le sélectionneur argentin Jorge Sampaoli est d’une part le principal responsable de la débâcle de son équipe. Il l’a d’ailleurs assumé après la rencontre. D’autre part cependant, il n’a pas été du tout aidé par ses joueurs, qui n’ont jamais fait preuve d’orgueil et de caractère. Un sens d’irresponsabilité justifié entre autres par le manque de leadership du capitaine Messi, sans une réelle influence et dans le jeu et sur ses compagnons sur le terrain.

Ainsi, pour certains supporters argentins, évidemment très déçus de cette nouvelle piètre prestation de leur équipe, l’amertume est beaucoup plus dans la forme que dans la défaite elle-même. Car tactiquement, les Croates ont été largement supérieurs aux joueurs argentins. Dans cette partie, les poulains de l’ancien entraineur sévillan n’ont jamais eu le contrôle de la situation. Sans âme et sans armes, ils se font tabasser avec un accent d’humiliation inacceptable.

En tout cas, s’il faut évidemment remonter les bretelles des joueurs argentins, dépassés par les événements, on doit justement féliciter les Croates qui, durant toute la rencontre ont montré une détermination inébranlable. Une rage de vaincre notamment justifiée par la performance de Luka Modrić, élu d’ailleurs l’homme du match. Le milieu de terrain du Real Madrid nous a gratifiés d’une prestation digne de sa réputation de joueur de classe. Et cerise sur le gâteau, c’est lui qui a tué tous les espoirs argentins, en marquant le deuxième but de son équipe, d’une belle frappe depuis l’extérieur de la surface. Maestro.

Higuaín, Dybala appelés en renfort n’ont pas pu aider à sauver les meubles, dans une maison déjà pratiquement consumée. Avec un but de Rakitić dans les dernières minutes, ça fait 3-0 au coup de sifflet final en faveur des Croates, qualifiés du même coup avec 6/6 pour le tour suivant du tournoi. Entre-temps, le séjour de leur adversaire du jour, risque déjà de se limiter en Russie au premier tour de la Coupe du monde. Catastrophe.

Osman Jérôme

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