Timide rentrée scolaire à Port-au-Prince

14 septembre 2014

Timide rentrée scolaire à Port-au-Prince

Rentrée scolaire en Haïti-Crédit photo : Osman Jérôme
Rentrée scolaire en Haïti (C) Osman Jérôme

Entre les agitations politiques et les crises sociales, depuis quelque temps, la rentrée scolaire en Haïti reste un défi majeur pour beaucoup de parents. Et pour l’État haïtien aussi.

D’année en année, le premier jour des classes a beaucoup perdu de son symbolisme. Quand la rentrée n’est pas renvoyée, ce sont des élèves qui ne peuvent pas répondre à l’appel. La défaillance économique du pays sert toujours d’explication à cette problématique.

Lundi 8 septembre 2014, comme annoncé, c’était la réouverture officielle des classes en Haïti. Dans la capitale, comme dans plusieurs villes de province, l’ambiance était loin d’être au rendez-vous.

Dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, surtout au niveau de Nazon et l’avenue Pouplard, ce n’était pas la grande affluence des premiers jours des classes. Si les portes de certains établissements étaient ouvertes, d’autres restaient toujours verrouillées. Ce fut le même constat dans beaucoup d’autres régions du pays. Et ceci durant toute la semaine.

À en croire les témoignages de plusieurs parents, cette nouvelle année scolaire s’annonce une nouvelle fois difficile. Dans un « tap-tap » qui menait à Poste-Marchand, les passagers discutaient entre eux. D’un intervenant à autre, les déclarations allaient presque toutes dans le même sens : le faible pouvoir économique complique de plus en plus la réussite de la rentrée scolaire.

Très catégorique, une mère de trois enfants est claire : la rentrée devrait être renvoyée. Tout le monde n’en est pas d’avis. À l’instar de cet employé de la DGI (Direction générale des impôts). Pour lui, le problème est beaucoup plus complexe qu’une simple question de report. Argumentant que, même si la réouverture des classes avait été reculée pour janvier, certains parents ne seraient jamais prêts.

Au centre-ville, on respire à peine la traditionnelle odeur de la rentrée. Les manuels scolaires traînent dans les bacs. Les fournitures classiques exposent au soleil. Les marchands sont là, les acheteurs ne viennent pas. Ou, ils arrivent en petit nombre. Ambiance très froide.

En effet, c’est déjà la première semaine de l’année scolaire. Quelques enfants ont repris le chemin de l’école, d’autres sont encore en vacances forcées. À bien observer le climat, pour beaucoup d’élèves, la vraie rentrée semble n’est pas pour l’instant.

Osman Jérôme

 

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