Haïti : telle société, telle jeunesse (Suite et fin)

29 janvier 2014

Haïti : telle société, telle jeunesse (Suite et fin)

Le parlement Jeunesse d'Haïti. Crédit photo : https://espacinsular.org
Le parlement Jeunesse d’Haïti. Crédit photo : https://espacinsular.org

Une jeunesse éduquée, formée, encadrée, est comme une valeur suprême de toute société progressiste. Car elle assure non seulement la construction démocratique et participative de la société, mais aussi sa productivité et son bien-être collectif.

Dans la première partie de cette réflexion, nous avons évoqué la triste réalité d’une jeune haïtienne exclue, larguée par la société elle-même. Société  qui devrait plutôt la surveiller, dit-on. À ce manque d’encadrement, il est donc évident qu’on a des jeunes qui s’engouffrent dans des pratiques interdites par la morale.

Cependant,  en dépit de ce sombre tableau, il y a encore des jeunes sur qui le pays peut toujours car comme on le dit si bien : « La jeunesse est l’avenir du pays ». Maintenant, comment y parvenir ?

Les sociétés qui investissent dans la formation des jeunes sont appelées à connaître de grands progrès à tous les niveaux (technologique, économique, sociologique, politique…). Pour ainsi dire, le niveau socio-économique dont Haïti a  besoin, ne sera jamais effectif sans un investissement adéquat dans les capacités des jeunes.

La société haïtienne est face à de nombreux défis sociopolitiques. Les jeunes ont leur partition à jouer. Il suffit de les encadrer..

Education : la jeunesse est une force sociale importante et fondamentale pour contribuer au développement du monde. L’accomplissement de cette tâche ne sera pas possible sans une éducation adaptée. Une éducation qui répond, non seulement aux besoins des jeunes, sinon aussi aux nécessités de la société qu’ils appartiennent.

Désormais, le jeune Haïtien doit recevoir un enseignement de qualité. Celui qui lui permet de développer ses capacités. Avoir pleine conscience de ses droits et de ses devoirs. Ainsi, nous aurons une jeunesse qui prendra une part active dans la construction collective de cette société démocratique, productive, compétitive qui a longtemps manqué à Haïti.

Formation : en termes de formation des jeunes (en Haïti comme à l’étranger), l’État haïtien n’investit presque pas. Or dans toute société qui se respecte, la formation (académique) des jeunes est l’une des plus grandes priorités de l’État. Si ce n’est pas la première. Mais ici, on s’en moque royalement.

Dans le cadre de certains partenariats avec des ambassades et des organisations non gouvernementales (ONG) à Port-au-Prince, certains jeunes sont parfois bénéficiaires des bourses d’études à l’étranger. Souvent, quand il est question de trouver l’appui de l’État haïtien au cours de leurs études ou pour s’intégrer sur le marché local après leur formation, c’est vraiment la déception pour eux.

Des boursiers à Cuba peuvent donc en témoigner. Nos chefs n’assument pas leurs responsabilités en ce sens. Comme si les revenus de l’État sont là seulement pour garantir leur confort et celui de leurs familles.

En effet, former des citoyens socialement responsables et intégrés, voilà ce qui est une garantie d’un meilleur demain pour la société. Il n’est pas trop tard aux dirigeants haïtiens de s’en rendre compte et faire le nécessaire. Il suffit de faire la formation des jeunes une priorité. Et croyez-moi sur parole messieurs les politiciens, tôt ou tard, le pays récoltera les fruits de cet investissement intelligent.

Emploi : ce n’est pas un secret, le chômage s’installe confortablement dans le salon de la société haïtienne. Et les jeunes sont les plus touchés par ce manque de travail. Récemment, on a estimé qu’il y a environ « 150 000 jeunes qui font leur entrée chaque année sur le marché du travail dans le pays. Pourtant, il n’y a pas vraiment de perspectives d’emploi ».

Malgré certains efforts, la situation reste criante. Et selon certains observateurs, ce fléau qu’on appelle « chômage », serait à la base de beaucoup de scènes de violence et de délinquance enregistrées ces derniers temps dans le pays. Donc, une vraie politique d’emploi est urgente aujourd’hui en Haïti.

Loisir : « Quand on n’a pas ce qu’on aime, on aime ce qu’on a ». Les centres de recherche et de lecture, les lieux de loisirs « saints » se font de plus en rare. Notamment à Port-au-Prince. Depuis quelques temps, nous avons une capitale haïtienne sans cinéma. Bref ! Comme la nature a horreur du vide, en lieu et place des choses de l’esprit, les jeunes se « tuent moralement » dans les « After School », les « Ti sourit ». On est désolé de voir  avec quel engouement des sponsors investissent dans ces activités aux retombées négatives pour la société.

En vue de cette société éduquée, formée, « éclairée » qu’on espère pour Haïti, il est d’urgence de repenser ce qu’on doit offrir aux jeunes en termes de divertissement.

Je n’ai pas tout mentionné. Mais ces 4 éléments peuvent servir de base pour une intégration des jeunes dans la vie sociale du pays. L’éducation, la formation, l’emploi, loisir sont entre autres des facteurs importants à prendre en charge, si on veut offrir aux jeunes des moyens et des espaces adéquats pour développer leurs potentialités. Concrétiser leurs rêves. Et les permettre aussi de mener une vie digne de leur âge et assumer leurs responsabilités (citoyennes) avec un niveau d’étique sociale et morale. Et comme résultat, on aura une jeunesse forte, consciente, responsable de ses actes. Donc, une jeunesse productive, une société compétitive.

À qui veut l’entendre, pour le meilleur ou pour le pire, en plus de représenter plus de la moitié de la population active, la jeunesse représente une valeur sociale de cruciale importance en Haïti. Voilà  donc l’intérêt, l’urgence de l’encadrer, de l’intégrer le plus vite qu’il soit.

Osman Jérôme 

Partagez

Commentaires

Mylène
Répondre

Réflexion très importante. Par la force des choses, l'avenir d'un pays passe par sa jeunesse, d'où cette nécessité évidente de l'éduquer, la former, l'épanouir. Souhaitons que cela avance pour Haïti, mais je dirais aussi pour l'ensemble de la Caraïbe.

Osman Jérôme
Répondre

Oui, la région a besoin de se secouer en ce sens, Mylène. Car il est évident que, les sociétés qui connaissent actuellement des progrès au niveau socio-économique sont celles qui ont misé gros dans la formation des jeunes. Vive une nouvelle politique au profit de la jeunesse caribéenne.

Madoché Mervilus
Répondre

Merci mon ami Osman,cette nouvelle publication nous fait voir que, malgré les mépris de toutes sortes auxquels notre jeunesse fait face,l'espoir existe encore.
Félicitations Beco,tu fais du bon boulot .

Osman Jérôme
Répondre

Merci pour le passage, Mervilus.

Fritz Edson Jean Baptiste
Répondre

Salut ! Il est une évidence que le progrès d''une société passe par l'amélioration des individus qui la composent. Par ailleurs, transmutation sociale ne peut être fructueuse et effective qu'en versant une bonne dose d'éducation adéquate et suffisante dans l'esprit des citoyens.les grands penseurs tels que Antér Firmin et Emmanuel kant ont d 'ailleurs abondé en ce sens. Or, la jeunesse est l'avenir d'une nation en extrapolant, elle est l 'avenir de l'humanité ,c''est elle qui doit absorber le plus la sève régénératrice de l'éducation. Au démeurant, Haïti trouvera sont salut lorsque sa population,plus particulièrement sa jeunesse,sera instruite réellement.

Osman Jérôme
Répondre

Bien dit, Fritz Edson.

Vallon Carlos
Répondre

Le vrai probleme de notre Haïti, c'est que nos dirigeants refusent de prendre la conscience; celle qui peut nous donner une nouvelle Haïti.

Osman Jérôme
Répondre

Merci Vallon pour votre commentaire.

Manasse
Répondre

On sait que le plein epanuissement de toute societe se fait par l'education,alors est evident que les autorites responsables de l'education dans un pays investissent dans ce domaine

Yves St Pierre
Répondre

Alors c'est vraiment une reflection parfaite, si c'est possible faitesmoi part de votre portable ou un point de contact , car j'aimerais bien d'en parler .
Yves St Pierre
Directeur executive
Telelakay ,Boston

dwayne samy
Répondre

merci, Mr osman
bien des temps la jeunesse haitienne a perdu c'est repere

Jean Pierre
Répondre

Le développement d'Haïti est simple et facile en voyant la potentialité de nos ressources agricoles, minières. Moi avec mes 25 ans d'études et de recherches je peux développer Haïti en créant des entreprises et d’emplois. Je ne parle pas pour parler je fais des actions et je donne des preuves dans les émissions sur canal 11, radio éclair, rfm, scoop fm en montrant au public mes diverses découvertes. Je connais 8 pays: France,Espagne,Brésil, Guadeloupe, Martinique, st Domingue, cuba et Porto Rico. Je peux vous dire que contrairement à ces pays haiti est loin d'avoir une structure pareille, mais nous avons des atouts que ces pays n’ont pas , a savoir : nos ressources et notre climat. Vous voulez faire un petit investissement, avoir votre petite usine dans le domaine de la construction ou bâtiment, agriculture, produits alimentaires , cosmétiques et autres ? Contacter moi pour plus d’infos. Je vous ferai parvenir un contrat. Vous devez simplement acheter les emballages et imprimer les étiquettes. Je pourrai vous fournir des ressources suivant le secteur d’activité choisi. Vous aurez des locaux, terrains et matière gratuitements pour la fabrication de votre produit . Je commence apres la signature du contrat et quand vous me fournissez les emballages et étiquettes. Logo, et tout le graphisme seront réalisés par moi même. Contacter moi aux: 509-48512354, email: mtrix.technology@gmail.com

Sadrack Baptiste
Répondre

Waw! C'est une très belle réflexion sur l'intégration de la jeunesse haïtienne dans le développement de notre chère Haïti. Vous nous avons montré qu'il est possible d'avoir un autre pays. Mais est-ce que vraiment on va appliquer ces conseils pour y parvenir? Si on arrive à le faire les petits seront content pour cette héritage de même que nous sommes fière de nos ancêtres.
Monsieur j'aimerais bien vous parler

Fresner Cetoute
Répondre

Merci Mr. Osman pour cette réflexion sur la jeunesse haïtienne , en réalité la jeunesse a besoin encadrement parce que nous avons une jeunesse dépourvu de toutes choses et livré à eux même , elle n'a pas un modèle à suivre , la jeunesse doit avoir une politique d'intégration à tous les niveaux ... Quand il y a des jeunes qui ne connaissent pas leur rôle et bien nous aurons une société malade , il faut qu'il y ait une alternative pour en sortir dans cet stade . Mw renmen peyim mw renmen drapom .