Un « enfant de chœur », pas trop catholique
Pour une raison ou une autre, émotionnellement, je veux croire que, ce récit ne vous laissera pas indifférent. Vous en rirez ou vous en pleurerez. Car, si cette histoire n’est pas tragique, elle n’est comique non plus.
Depuis quelque temps déjà, la santé morale de l’Église catholique est fragile. Scandales sexuels, tentions internes, démission du pape, récurrence des crises. Les mêmes inquiétudes.
Le nouveau pape tente de soigner le corps souffrant de son Église. Des réformes sont entreprises. Mais, d’autres membres de la corporation font leurs affaires.
Ainsi, mon cousin, « enfant de chœur », se trouve dans une situation pour le moins embarrassante. Mais en réalité, c’est la moisson même de son profil de coureur de jupon né.
Nous sommes dans le département de l’Artibonite. La scène se déroule dans un arrondissement bien connu. César est le nom prêté à mon cher cousin de 18 ans. Contrairement à une bonne partie de la famille, qui est plutôt de confession religieuse protestante, lui, il a été élevé selon les principes de l’Église catholique.
A cet âge, le jeune homme est encore un zélé « servant de l’autel ». Ses activités dans la paroisse, ses prises de position, son dévouement dans l’œuvre, c’est un petit prêtre en gestation. D’ailleurs, il s’est fait même surnommé Ti pè a (petit prêtre). Jésus-Marie-Josèphe ! Que Dieu ait pitié de lui.
Le scandale
En effet, à l’image même de certains aînés, ce petit prêtre aux discours charmants, au style branché, mène une vie loin des règles de sa religion. L’Haïtien taquin vous dirait qu’il est plutôt « catho-libre ». Pas catholique.
Tout a commencé par une rumeur. Rumeur qui n’a pas tardé à être confirmée comme information. C’est quoi l’affaire alors ? Une jeune fille de l’assemblée est tombée enceinte de César. Indignation complète !
Au départ, certains sceptiques ont du mal à croire. Comme pour ne pas oser mettre en doute la conduite des deux jeunes « chrétiens ». Heureusement que, les concernés aillent eux-mêmes se confesser.
Ce n’est pas la fin du monde, ce sont des choses qui arrivent tous les jours. Oui, c’est vrai. Mais, loin de tout ce qui a été dit dans les sacristies paroissiales et devant les membres des deux familles, mon cousin est venu à moi, me conter certains faits qui, cruellement, sont loin de faire honneur à sa réputation de jeune chrétien fervent, dont il veut se faire montre. Apparence trompeuse !
Il sort au moins avec trois des plus jolies filles de la paroisse. Singulier que cela puisse paraître, il est jaloux de toutes. La tête courbée comme un jonc, il avoue que deux ont été déjà tombées enceintes, puis avortées par la suite. De manière volontaire s’il vous plaît. Faits divers, faits d’angoisse.
Moins volubile que je le connais avant, le type devient fébrile. Il paraît perdre de son courage herculéen à affronter cette nouvelle situation ? Il emmêle dans sa pensée à trouver les justes mots pour expliquer l’incident. En moins de 10 minutes de communication, il devient aphone. Il pense que cela peut triturer son avenir. Surtout il doit faire face au regard déçu de maman. Papa ne serait pas fier de lui s’il était encore vivant.
Cependant, loin de toute apologie, le futur séminariste assume son acte de fornication. Maintenant, que fera-t-il des deux autres amantes qui le réclament encore ? Se mariera-t-il avec celle qui porte son enfant ? Trêve de plaisanterie, il va désormais apprendre à vivre sans être esclave des jupons.
A suivre….
Jérôme Osman
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