Haïti: après le carnaval, retour à la réalité

2 août 2013

Haïti: après le carnaval, retour à la réalité

Photo : Osman
Photo : Osman

Ceux qui adorent les ambiances mondaines, ne peuvent pas se plaindre ces temps-ci en Haïti. Le Président Michel Martelly pense bien à eux. Car depuis sa prise de pouvoir, il y a déjà deux ans de ça, l’ancienne vedette de Sweet Micky s’investit avec joie dans une politique de divertissement sans précédent.

Pétition signéemanifestations organisées. Pour ou contre, du 28 au 30 juillet, le carnaval des fleurs, soit le deuxième carnaval de l’année, a eu bien lieu à Port-au-Prince. Comme l’aurait souhaité le premier citoyen de la nation.

Et qui sait, durant ces trois jours gras, combien de peine et de soucis de la vie se sont noyés dans les déhanchements et les bousculades des fêtards.

C’était le rendez-vous où que des milliers de gens se donnaient vivement pendant trois jours d’ambiance à haut débit, offerts gratuitement au Champ-de-Mars.

Deux morts, des centaines de blessés, des bandes à pieds et des chars allégoriques défilant pendant trois jours, voilà en gros, le bilan pour les quelques 97 millions de gourdes décaissées pour l’organisation de ces festivités.

 Et après ?

Les dirigeants, semblent ne pas trop avoir réfléchi là-dessus. Le carnaval des fleurs n’était juste qu’une parenthèse dans la vie du peuple haïtien. Ce dernier qui adore bien se défouler.

Cependant, trois jours de bamboche n’auraient jamais été suffisants pour cacher sous des masques, la dure réalité d’une population qui cherche encore une lueur d’espoir dans une grotte de difficultés.

Aujourd’hui, nous avons une République qui trémule face à des enjeux socio-politiques très coriaces: l’affaire Jean Serge Joseph, un juge récemment décédé dans des conditions suspectes. Un dossier sensationnel dans lequel la présidence serait impliquée.

Urgence électorale : aujourd’hui plus que jamais, la réalisation des prochaines élections sénatoriales et municipales à la fin de l’année est comme une épée de Damoclès sur la tête du gouvernement. D’ailleurs, le mot d’ordre est lancé ; élections ou démissions.

Donc, fini les trois jours gras, retour à la réalité. Une réalité qui, de toute évidence, n’est point rose ni pour le pays ni pour les dirigeants.

Osman Jérôme

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Commentaires

Nelson
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Les désirs du chef sont des ordres. malheureusement, tout ça était prévisible. Mais le peuple était le seul souverain. Espérons que le pays ne sombra pas dans un chaos sans pareil en janvier 2014.

Osman Jérôme
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Oui, on n’espère pas le pire, mais cette pression électorale mon frère, l’épineux dossier du juge…vous imaginez ce qui passe actuellement. J’en ai bien des soucis. Peut-être, contrairement aux dirigeants.

Dr. Manes Pierre
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Nos dirigeants haitiens devraient proteger le plus grand bien du plus grand nombre, en depit des pressions neo-coloniales sur la terre d'Haiti. Helas! Notre republique est encore a la derive.

Osman Jérôme
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Vous avez raison M. Manès. Car un dirigeant, voire un Président de la République doit être un visionnaire. Malheureusement, la politique en Haïti nous offre se livre entre les mains de n’importe qui. Nous pensons que, la République doit rapidement se ressaisir pour éviter le pire.

RitaFlower
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C'est une méthode bien politicienne d'endormir ou d'anesthésier le peuple avec des festivités.Et dire qu'Haiti a d'autres priorités en ce moment que de se distraire dans les rues.Le jeune Président Martelly est au service des haïtiens.Le Pouvoir est aux mains du Peuple,quoi qui l'arrive de toute façon pour changer le destin du Pays...un vote,cela compte,chers politiciens.

Osman Jérôme
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« C’est une méthode bien politicienne d’endormir ou d’anesthésier le peuple avec des festivités ». Mais, sais-tu qu’est-ce qi peut arriver quand le peuple se réveille de sommeil instrumentalisé ? Voire que s’il s’agissait d’une anesthésie locale. Heureusement que, les anesthésies sont temporaire.