La route tue et blesse, les chauffeurs aussi

9 mai 2013

La route tue et blesse, les chauffeurs aussi

Accident de voiture (C) pixabay.com
Accident de voiture (C) pixabay.com

À deux reprises, sur ce même espace, j’ai évoqué la problématique des transports en commun en Haïti. D’ailleurs, ce n’est pas sans raison que, l‘insécurité routière est l’une des premières causes de mortalité en Haïti. Le mauvais état des routes, l’irrégularité des feux tricolores (feux d’embouteillage), et bien sûr l’incompétence de certains conducteurs. Souvent, la vie des passagers se livre entre la main de la Providence.

Saint-Marc, vendredi 3 mai 2013, 8h du matin. Route nationale # 1, j’ai embarqué à bord d’un minibus HIACE en direction de Port-au-Prince. Inhabituellement, ils furent deux autobus à laisser la station à la même heure.

Au cours de la route, les deux appareils gardent un contact intime. Ils roulent à la même vitesse. Au début, ça avait l’air de rien. Mais le décor de la scène n’a pas pris du temps pour être changé.

En effet, d’une simple accélération, les deux chauffeurs se lancèrent dans une course à vive allure. Ce qui a mis en péril la vie des passagers montés à bord des deux véhicules. Malgré des conseils lancés par certains, notre jeune chauffeur a fait la sourde oreille. S’il ne souffre pas de la surdité ?  La compétition a bien duré quelques bonnes kilomètres.

Vous savez ? Les deux chauffeurs voulaient arriver en premier à la gare à  Port-au-Prince. Pourquoi ? Avoir la chance d’effectuer un autre voyage de retour à Saint-Marc. Economie oblige ! Mais où est le syndicat de chauffeurs qui gère cette affaire ?

 Accident manqué

Arrivés à Cabaret, soit à quelques minutes de la capitale, on a failli payer chèrement le prix de l’incompétence de notre conducteur. Tentant de devancer l’autre véhicule, il a manqué rentrer dans une mortelle collision avec un container rempli de marchandises, revenant de Port-au-Prince (direction opposée).

Dans un battement de cœur, et comme une seule voix, toute l’enceinte de l’appareil transportant se transforma en un lieu de prière. Tout le monde crie : anmwye, Jezi sove nou (Jésus sauve nous) !

Entre temps, je ne sais par quel manœuvre, le conducteur arriva quand même à réduire la vitesse de l’engin. D’ailleurs, sinon, ce serait tragique. Cependant, le côté gauche de l’autobus a été  quand même frisé par le poids lourd. Heureusement, il n’y a pas eu ni blessé, ni mort. Dieu merci.

Pour économiser quelques Gourdes (la monnaie locale), parfois, certains chauffeurs du transport en commun se défont tout bonnement de la raison. On peut bien se demander, si les hémisphères cérébraux de ces gens ne sont pas endommagés ? Ils ne se soucient point de la vie des passagers. Ils conduisent n’importe comment. Voire que la police routière peine encore à être effective en Haïti.

En 2013, sans mettre de la pression aux autorités, mais je crois, qu’il est de toute urgence d’équiper nos grands tronçons de cameras de vigilance ou de postes de surveillance. Ce qui aiderait bien à contrôler ce que font les chauffeurs. Sinon, la route continue encore à faire des victimes.

Jérôme Osman

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Commentaires

Mylène
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Navrant et inadmissible ! De tels chauffeurs devraient être signalés à qui de droit... Face à ces inconscients, que peuvent faire les autorités ? Pas grand chose. Par contre, je suis d'accord avec toi qu'elles devraient sérieusement se pencher sur le mauvais état des routes et ce problème de feux tricolores.

Osman Jérôme
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Tu as tout a fait raison, Mylene.

Magdalena V. Ewing
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La France a été longtemps un des pays les plus dangereux en Europe occidentale . Mais à partir de 1972, le mode de gestion de cette sécurité routière a profondément évolué dans ce pays et les actions menées notamment par les pouvoirs publics ont commencé à trouver une efficacité, avec une réduction du nombre de tués sur les routes. Les hommes politiques se sont également davantage investis sur ce thème, plus fortement médiatisé, même si les opinions et les débats ne suivent pas forcément les clivages habituels entre les différents partis. Un continuum éducatif a été mis en place de l' école primaire au collège , en coordination avec l' Éducation nationale , et, avec le permis à points , des stages de sensibilisation ont été introduits pour les conducteurs contrevenants. De nombreux organismes travaillent sur ce thème de la sécurité routière même si un regroupement s'opère depuis quelques années. Enfin, depuis 1982, l'action locale sur la sécurité routière est devenue un thème d'action et de communication privilégié pour les préfets . Les gouvernements successifs ont montré également « un grand appétit réglementaire », avec des adaptations successives, dans un souci de mesurer l'impact réel et par prudence sur des mesures qui peuvent être impopulaires.

Mauro V. Harrington
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S'ils veulent lutter contre l'insécurité routiére,,c'est tres simple ,bloquer les vitesses des voitures à 90 ,mais là ils ne pourront plus se faire du fric sur notre dos ,mais au moins ils pourront mettre la police pour l'insécurité dans les quartiers et partout en ville , en campagne .La solution idéale est de remettre la gendarmerie ,la police ,les gardiens de la paix ,comme autrefois ,= moins de chômage ,plus de tranquillité,plus de sécurité ,moins de vols ,de cambriolages ,de conneries ,de camés,d'obsédés sexuels, de tueries absurdes ,dans le temps on picolait aussi ,nous les anciens jeunes et on ne faisait pas les conneries actuelles ,et on ramenait la voiture et nos passagers à la maison ,car même un peu fatigués par la gourde,on faisait trés attention à ce que l'on faisait ;mais au moins on en profitait,sans histoire ,aujourd'hui il n'y a que le fric qui compte ,la vie des autre on s'en fout carrément ,qu'ils ne jouent pas les hypocrites ,la vitesse n'est pas la seule coupable ,l'alcool non plus, c'est la bêtise humaine , seule.