Commerces illicites

24 mars 2013

Commerces illicites

Commerces illicites (C) Osman
Commerces illicites (C) Osman

Des CD de musiques, des DVD de films piratés. Des posters, des magazines aux contenus érotiques, des stimulants, des préservatifs, des articles sexuels sont exposés en plein jour à Port-au-Prince. Et, cette activité commerciale se déroule aux yeux et aux nez des autorités compétentes, dont les faibles mesures sont loin d’être effectives pour éradiquer ce phénomène, en plein boom dans notre société.

Depuis quelque temps déjà, on assiste passivement au développement agressif d’une pratique pour le moins inquiétant dans certaines grandes villes du pays, dont Port-au-Prince en première page : la vente des CD de musique et DVD de films sur les trottoirs. Les places publiques, les stations de tap-tap, sont certains points de repère où sont joliment arrangées ces productions audio et vidéo. Les habitués du Champ-de-Mars, de Carrefour de l’aéroport à Delmas, de la place Philippe Guerrier à Saint-Marc peuvent mieux en témoigner.

Dans cet environnement, souvent très bouillonnant par le son de la musique, les œuvres de nos artistes locaux et ceux de l’extérieur sont liquidés à des prix très ou même trop rabattus. Ce qui attire bien évidemment les consommateurs des petites bourses. Par exemple : entre 25 à 50 HTG on se procure du nouvel album de A, vendu cependant à 500HTG dans les disquaires. A 50 HTG on s’achète le dernier film de B, fraichement sorti dans les salles.

De la pornographie 

En effet, dans la surface de ces petits bacs, des posters pornographiques, des DVD X sont exposés. Et des séquences sont tournées sur des petits lecteurs de vidéo portables pour la délectation de l’acheteur, qui veut s’assurer du contenu du produit dont il va se payer. De vrais sex-shops ambulants.

Des scènes qui se tournent publiquement au regard des passants, parfois très sidérés par l’aspect immoral de cette activité. «Tout moralite yo ale», (il n’y a plus de moralité), a hautainement fulminé une dame. Cette blonde d’une cinquantaine d’années n’a pas mâché ses mots pour manifester son dégoût face à cette dérive sociétale.

Ce qui est pire, face à la propagation immorale de cette plaie, qui ronge sournoisement notre société, les autorités concernées paraissent impuissantes. Elles ont pris des mesures de «dife pay mayi» (mesures éphémères), qui n’ont fait ni chauds ni froids aux vendeurs de ces produits piratés. Ces derniers qui affirment s’adonner à cette pratique pour gagner leur vie. Et d’ailleurs, leurs articles sont très sollicités.

«Ce n’est pas une belle activité ; s’exposer publiquement avec des stimulants sexuels, des posters et des DVDs pornographiques, ce qui peut inciter les jeunes à une sorte déviation sexuelle« , a consciemment reconnu Robert, ce jeune de 22 ans, installé à l’angle de l’Autoroute de Delmas et Delmas 31. « Mais pour l’instant, il n’y a que ça qui me permet de vivre« , a conclu ce jeune père d’une fillette de tois ans.

En effet, on se désole de constater que rien de concret n’est encore envisagé pour éradiquer cette pratique et bien d’autres encore, qui stimulent nos jeunes à la dépravation, à la déviance sociale complète.Car, et les commerçants et les consommateurs font vaguement leurs transactions sans s’inquiéter de la dangerosité morale de cette activité, susceptible d’induire notre jeunesse dans la perversité absolue. On a besoin de se ressaisir rapidement. Le malheur frappe déjà à nos portes.

Osman Jérôme

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