Je suis Haïtien, donc je suis retardataire

Article : Je suis Haïtien, donc je suis retardataire
Crédit:
17 septembre 2012

Je suis Haïtien, donc je suis retardataire

Comme dans toutes sociétés du monde, la quotidienneté de l’Haïtien est fortement influencée par sa vision des choses, sa mentalité, ses expressions culturelles, ses traditions ancestrales qui, entre autres forment son identité de peuple.  

Comme faire pipi dans la rue, être en retard à un rendez-vous pour certains Haïtiens est un rien. Un rien avec lequel qu’on s’accommode tellement, jusqu’à ce qu’il devienne une seconde nature pour certains.

En effet, si vous voulez bien garder votre amitié  avec certains Haïtiens, ne leur prends jamais de rendez-vous à x ou z heure précise. A moins que vous soyez un donneur de visa américain, canadien ou français travaillant à l’une de ces ambassades.

Pour l’Haïtien, l’heure n’est jamais l’heure. Donc, arriver en retard à une rencontre à l’heure exacte est une maladie dont il ne peut se permettre de ne pas souffrir. Et ce,même dans les rendez-vous les plus importants. A l’église, à l’école, à l’hôpital, à l’aéroport, au travail… l’Haïtien se fait souvent réprimander pour son retard.

Moi, ce qui me dérange le plus dans tout ça, c’est que le retardataire vous trouve toujours une histoire à compter, une excuse pour tenter de légitimer son comportement irresponsable.

Parfois, on se demande, si ce n’est pas un fait exprès ou c’est quelque chose qui nous est propre? On dirait les deux ; car il y a certains de ces rendez-vous, dont ceux à l’ambassade par exemple, les gens préfèrent d’être là de bonnes heures avant au lieu d’être en retard d’une seule minute. Les agents de sécurité et ceux-là qui s’occupent du nettoyage dans les plus grandes ambassades à Port-au-Prince en témoigneraient avec plus de précision. Personne ne voudrait jamais manquer un rendez-vous à l’ambassade des Etats-Unis, du Canada ou de la France, etc. Même si c’est pour recevoir un ticket de refus à la demande d’un visa, que l’on n’accorde pas tous les jours.

Osman Jérôme

 

Partagez

Commentaires